Des sources : vers un remaniement du gouvernement dans les semaines à venir
Par Karim B. – «La composition du gouvernement pléthorique d’Abdelaziz Djerad n’est pas définitive», croient savoir des sources généralement bien informées, qui précisent qu’Abdelmadjid Tebboune «devrait revoir sa copie à la lumière du dialogue qu’il compte entamer avec l’opposition et les représentants du Mouvement de contestation populaire». Le nouvel Exécutif a été constitué dans l’urgence, selon nos sources, «pour ne pas bloquer la machine plus qu’elle ne l’est déjà et permettre une gestion plus ou moins normale des affaires courantes, en attendant de nommer un gouvernement qui soit moins contesté».
Plusieurs choix dans le gouvernement actuel ont suscité une vive polémique. D’abord, le maintien du ministre de la Justice, coupable, selon le Mouvement populaire, d’avoir, sur ordre de l’ancien vice-ministre de la Défense nationale, jeté en prison des citoyens pour avoir exprimé leur opinion et de les avoir libérés sur décision politique. Des ministres nouvellement nommés sont aussi dans le viseur de l’opinion publique soit pour leurs frasques antérieures à leur désignation, soit pour avoir commis de graves dérapages verbaux, en tenant des propos haineux envers les millions de citoyens qui battent le pavé depuis le 22 février dernier pour exiger un changement radical du système de gouvernance.
«Un remaniement profond devrait intervenir dès qu’Abdelmadjid Tebboune sera parvenu à un accord avec ses futurs interlocuteurs dans le cadre du dialogue ou, comme l’opposition préfère l’appeler, la négociation qui aura lieu dans les jours à venir en vue de parvenir à un compromis qui puisse mettre fin à la crise complexe actuelle, héritée de vingt ans de règne sans partage de Bouteflika et son clan», observent nos sources.
Ces dernières n’excluent pas que Tebboune «partage le pouvoir avec l’opposition, en confiant le gouvernement à une personnalité issue du Mouvement de contestation ou proche de celui-ci ou en chargeant Abdelaziz Djerad de diriger un Exécutif constitué d’une majorité de ministres approuvés par le Mouvement populaire qui a été mis devant le fait accompli le 12 décembre dernier, de sorte qu’il n’est plus possible de revenir en arrière, maintenant que la communauté internationale a reconnu de facto la nouvelle direction politique du pays».
Cette option est d’autant plus plausible que de nombreuses personnalités de l’opposition ont répondu par l’affirmative à l’invitation du chef de l’Etat.
M. K.
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