Les Emirats sabotent les efforts de l’Algérie et cherchent l’embrasement
Par Nabil D. – Au moment où tous les regards se tournent vers l’Algérie pour tenter d’éviter une escalade en Libye, le régime émirati des Al-Nahyane incite son homme-lige Khalifa Haftar à battre le tambour, en affirmant qu’il rejette toute médiation et en menaçant de passer à l’offensive incessamment. Le vassal des Emirats arabes unis a tout l’air de vouloir exécuter l’agenda d’Abu Dhabi en Libye et de passer outre les mises en garde de la communauté internationale, qui rejette toute exacerbation du conflit dans ce pays livré à une guerre civile, dévastatrice, depuis le renversement de Mouammar Kadhafi par le binôme Sarkozy-Cameron en 2011.
Les Emirats s’adonnent ainsi à un véritable travail de sape et cherchent à saboter les efforts de paix que l’Algérie déploie avec l’aide de ses partenaires étrangers, directement concernés par le dossier libyen. Les menaces de Khalifa Haftar, dont l’animosité envers l’Algérie est connue de tous, visent à perturber les rencontres qu’Alger a entamées avec les responsables libyens, turcs, italiens et égyptiens et interviennent au lendemain de l’invitation adressée par la chancelière allemande, Angela Merkel, à Abdelmadjid Tebboune pour assister à la conférence internationale de Vienne sur la Libye.
Les Emirats arabes unis sont montrés du doigt par les millions de manifestants qui battent le pavé en Algérie depuis le 22 février dernier, accusés de s’être ingérés de façon directe dans les affaires internes du pays et d’avoir soutenu l’ancien chef d’état-major, le général Gaïd-Salah, dans sa politique de répression et dans ses tentatives de division. Mais cette lune de miel héritée du règne de Bouteflika semble appartenir au passé, le nouveau Président revenant aux principes fondamentaux qui fondent la politique étrangère algérienne.
C’est ce qui ressort en tout cas des positions exprimées par Abdelmadjid Tebboune sur la question du Sahara Occidental, par exemple, lesquelles positions ont diminué l’ardeur du Makhzen, qui avait espéré un changement de cap après la chute de Bouteflika, d’où l’acharnement de ses médias contre le Président algérien qui succède aux infructueux appels du pied de Mohammed VI et de son Premier ministre.
Avec la déchéance de Bouteflika et la mort de Gaïd-Salah, les Emirats arabes unis ont perdu pied en Algérie. Le très belliqueux Mohamed Ben Zayed ne manquera pas de faire part de son mécontentement à partir de la Libye où il tire les ficelles avec son adversaire turc, Recep Tayyip Erdogan, dans cette guerre par procuration à laquelle l’Algérie tient résolument à mettre fin.
N. D.
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