ll invite Erdogan et se rendra au Caire : l’étranger consacre Tebboune Président
Par Mohamed K. – Le successeur d’Abdelaziz Bouteflika devrait se rendre en Egypte à l’invitation du président Abdelfattah Al-Sissi. Le Caire pourrait être la première sortie officielle du nouveau locataire du palais d’El-Mouradia hors du pays. Une sortie qui le confirmerait définitivement dans sa fonction de chef de l’Etat. La date de cette visite n’a pas été fixée, pas plus que celle que le Président turc s’apprête à effectuer dans notre pays, à l’invitation de son homologue algérien. Une invitation à laquelle Recep Tayyip Erdogan aurait répondu favorablement.
La crise libyenne a précipité les choses et levé les réticences que les capitales étrangères pouvaient encore avoir à l’égard d’Abdelmadjid Tebboune dont l’arrivée au pouvoir est contestée par le Mouvement de contestation populaire qui en est à son 47e vendredi de manifestations ce vendredi. Et le Mouvement est loin de s’essouffler. Mais la menace d’escalade qui avait fait craindre une intervention militaire étrangère en Libye a fait se tourner les principaux protagonistes dans le conflit libyen à nouveau vers l’Algérie, considérée sans doute comme le seul pays capable de faire se rasseoir les frères-ennemis autour de la table des négociations, comme elle l’avait déjà fait avec succès auparavant à Alger.
Aujourd’hui, les partenaires étrangers de l’Algérie se retrouvent devant une situation délicate qui fait qu’ils ne peuvent demeurer sans interlocuteur en Algérie. Et le président par intérim Abdelkader Bensalah ne présentait pas les garanties suffisantes pour parler au nom d’une Algérie dépourvue d’un chef d’Etat et soumise au diktat d’un militaire qui occupait la scène politique nationale de façon aussi violente qu’ostentatoire et rendait toute discussion avec les autorités algériennes impossible au vu de la gêne que cela induisait par rapport aux opinions publiques des démocraties occidentales qui soutiennent le Hirak algérien.
Bien que contestée, la présidentielle du 12 décembre dernier a offert à ces partenaires l’occasion de trouver un vis-à-vis avec lequel ils pourront enfin traiter les dossiers dans lesquels l’implication de l’Algérie est impérative. Il en est ainsi donc du conflit libyen au sujet duquel Berlin organise une conférence internationale à laquelle l’Algérie a fini par être conviée après avoir été écartée dans un premier temps. La chancelière allemande Angela Merkel ayant reçu cinq sur cinq la sérieuse mise en garde d’Abdelmadjid Tebboune et, à travers lui, de l’armée algérienne, dès son investiture.
Le nouveau Président s’est débarrassé du problème de la représentativité internationale et s’emploie à assoir sa légitimité à travers le dialogue qu’il est en train de mettre en place. Des personnalités politiques respectées ont déjà accepté de le rencontrer, des partis politiques de l’opposition ont fait part de leur disponibilité à l’écouter, en posant comme préalable la condition d’être écoutés à leur tour. Il reste à convaincre le Hirak à adhérer à sa démarche. En sera-t-il capable ?
M. K.
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