Gèze pleure encore
Par Mohamed K. – Les nostalgiques du FIS installés en France ont débattu du Hirak dans une émission organisée sous la bienveillante houlette de François Gèze, l’éditeur français encore affligé, le pauvre, par l’arrêt du processus électoral en 1992 qui a sauvé l’Algérie de l’instauration d’un régime moyenâgeux obscurantiste.
Le directeur des éditions La Découverte, qui s’est fait connaître, notamment, en faisant signer par l’inculte Habib Souaïdia un essai sur «l’armée algérienne massacreuse de civils», a fait coïncider le débat avec le «putsch des généraux» et orienté la discussion, évidemment, dans le sens d’une discréditation de la décision salutaire prise par l’armée à l’époque après les appels de la société civile, consciente que le pays allait faire un saut vers l’inconnu avec l’avènement des extrémistes religieux au pouvoir, à travers les collectivités locales, puis le Parlement avant d’aboutir à leur but final : la fonction suprême.
Les invités de Gèze, des affidés de Rachad, l’annexe «civilisée» du GIA et de l’AIS, ont eu pour recommandation de lier la présidentielle de décembre aux événements qui avaient marqué le pays au début des années 1990, en «rappelant» qu’Abdelmadjid Tebboune était l’«adjoint de Larbi Belkheir au ministère de l’Intérieur» et qu’il avait été «chargé de la dissolution des APC FIS». Le ton est donné d’entrée de jeu. François Gèze n’en démord pas. Janvier 1992 lui est resté en travers de la gorge et, avec lui, l’échec de son stratagème échafaudé au début des années 2000 par le biais d’un pamphlet signé par un félon de l’armée auquel le gotha médiatique français avait accordé une couverture démesurée.
Le 28e anniversaire de l’interruption des élections inédites de 1991 durant lesquelles les extrémistes religieux étaient en train de s’imposer par la force et l’imposture supranaturelle, en promettant le Paradis à ceux qui les éliraient et la géhenne à ceux qui ne feraient pas allégeance au futur calife, a sorti les zélateurs du «qui tue qui» de leur trou pour une ultime tentative de vendre leur mythe à une opinion nationale et internationale qui a percé leurs intrigues depuis belle lurette.
Nul besoin d’écouter les intervenants, le sujet étant éculé et leurs rodomontades soporifiquement pléonastiques. Mais le fait méritait d’être signalé pour montrer la persévérance tenace du très «sincère» éditeur français «amoureux de l’Algérie» dans sa défense d’un ancien parti extrémiste en Algérie dont il pleure encore l’interdiction à chaudes larmes.
M. K.
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