Sofiane Djilali : «Tebboune compte libérer tous les détenus d’opinion»
Par Mounir Serraï – Le président de Jil Jadid, Sofiane Djilali, a fait part du contenu de l’entretien qu’il a eu ce mardi 14 janvier avec le président, Abdelmadjid Tebboune. Selon la déclaration rendue publique par son parti, Djilali a eu l’affirmation du président de la République que les détenus d’opinion qui se trouvent encore en prison vont bientôt retrouver leur liberté. «Le président de la République a affirmé qu’il suivait de près ces questions et que le processus judiciaire en cours permettra une libération rapide de celles et ceux qui sont en détention pour raison d’opinion». Il s’agit, entre autres, de la libération de Karim Tabbou, Fodhil Boumala, Samir Belarbi et Abdelwahab Fersaoui ainsi que tout autre détenu du Hirak.
Le président Tebboune, selon Djilali, a affirmé que le dossier de l’ouverture médiatique et de la levée du blocage des sites électroniques d’information vont trouver une solution «dans un proche avenir».
Sur la réforme de la Constitution, le plus grand chantier du président de la République, Sofiane Djilali a précisé avoir eu la confirmation de Tebboune qu’un très large débat sera ouvert sur l’avant-projet qui sera élaboré par la commission présidée par Ahmed Laraba. Ce débat va inclure la société civile et les partis politiques. Des débats contradictoires seront organisés par les médias audiovisuels publics, et ceux-ci ouverts à l’opposition, ajoute Djilali. Le président de la République a également assuré à Sofiane Djilali qu’à l’issue du débat des amendements, des rajouts ou des changements consensuels seront pris en compte.
«La forme du dialogue autour du projet de Constitution sera adaptée en fonction des propositions. Concernant les changements proposés par la Présidence, il s’agira de diminuer les prérogatives du président de la République, de renforcer le Parlement qui aura le pouvoir d’auditionner publiquement les ministres dans leur gestion et de censurer le gouvernement. Enfin, une séparation réelle sera opérée entre le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire», souligne encore le président de Jil Jadid qui a proposé dans ce sillage de «clarifier les dispositions constitutionnelles pour délimiter le champ du pouvoir sécuritaire, séparer le militaire du civil, tout en donnant les moyens à une sécurisation de l’Etat».
«Le référendum pour la Constitution sera suivi d’un amendement de la loi électorale et une élection législative serait envisageable avant la fin de l’année en cours», ajoute Sofiane Djilali, qui dit avoir abordé avec le président Tebboune plusieurs autres questions, dont celles de la démocratie participative, la territorialisation du découpage administratif, la refonte du fonctionnement des collectivités locales et la mise en cohérence des régions pour un développement économique et citoyen.
Selon lui, «le président de la République a réaffirmé que c’est grâce au Hirak que l’Algérie a pu se ressaisir et sortir d’une dérive dont les conséquences auraient été catastrophiques».
M. S.
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