Ce que cache le mandat d’arrêt international contre Saïd Bensedira
Par Mohamed K. – Le journaliste exilé à Londres Saïd Bensedira a réagi au mandat d’arrêt lancé contre lui par la justice algérienne, hier, à la surprise générale. Le lanceur d’alerte, qui a révélé de nombreux dossiers liés à la corruption, au trafic d’influence et à l’octroi d’indus avantages à des proches de hauts responsables politiques et militaires, a fait part de son étonnement à la lecture des chefs d’accusation qu’il a qualifiés de «farfelus», en démentant tout lien avec les personnes arrêtées dans le cadre de l’affaire dans laquelle son nom a été cité comme étant la «tête pensante» de l’organisation criminelle qui vient d’être démantelée.
D’aucuns auront remarqué que les cercles qui sont derrière cette cabale contre le journaliste, qui dénonce les abus de pouvoir commis notamment par certains hauts gradés véreux, n’ont pas agi au moment où il s’attaquait de manière frontale au régime et, plus particulièrement, à l’homme fort du système de son vivant, à savoir le général Gaïd-Salah, mais ont attendu ce moment précis pour ce faire. Pourquoi ? Des sources interrogées par Algeriepatriotique croient déceler dans cette «sortie déroutante» de ces cercles occultes, qui continuent d’instrumentaliser la justice, une tentative de saboter les louables efforts entrepris par Abdelmadjid Tebboune pour mettre fin à la crise, en ouvrant la présidence de la République à des personnalités politiques respectées et sur lesquelles il compte s’appuyer pour mener son projet de «réconciliation nationale» à terme.
Ces sources en veulent pour preuve le changement de cap de Saïd Bensedira, qui a salué les dernières initiatives du chef de l’Etat et qui semble adhérer à la démarche d’Abdelmadjid Tebboune en l’encourageant à aller de l’avant dans la perspective d’un règlement rapide de la crise. Toujours selon nos sources, ce mandat d’arrêt international intervient au lendemain de l’annonce faite par le même Saïd Bensedira sur les audiences que le président Tebboune a accordées à d’anciens responsables des services du renseignement qui avaient été écartés par Gaïd-Salah. Les cercles qui se cachent derrière le mandat d’arrêt lancé contre le très actif journaliste sur les réseaux sociaux verraient dans cette initiative du successeur de Bouteflika une volonté de restructurer les services secrets dans un sens qui gênerait ceux qui sentiraient leurs intérêts menacés et qui craindraient d’être inquiétés une fois qu’il serait mis fin à leurs fonctions.
Ces sources notent, enfin, avec regrets, que les anciennes pratiques indélicates héritées du «court règne chaotique» de Gaïd-Salah sont demeurées intactes.
M. K.
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