Détention provisoire prolongée pour Tabbou et procès de plusieurs «hirakistes»
Par Mounir Serraï – Le juge d’instruction près le tribunal de Koléa a prolongé de 4 mois la détention provisoire du militant politique et coordinateur de l’Union démocratique et sociale (UDS), Karim Tabbou. Ses avocats considèrent cette prolongation – le 26 janvier, il aura bouclé quatre mois de détention provisoire – comme une volonté manifeste du pouvoir de maintenir ce détenu politique en prison encore longtemps, contrairement aux espoirs suscités par la vague de libérations de plusieurs dizaines de détenus du Hirak au début du mois.
Il faut rappeler que toutes les demandes de remise en liberté provisoire introduites par ses avocats ont été refusées. Comme d’ailleurs celles des avocats de Fodhil Boumala, Samir Belarbi et Abdelwahab Fersaoui.
Par ailleurs, le verdict du procès de l’activiste Abdelkrim Zeghileche sera rendu ce mardi 21 janvier au tribunal de Constantine. Le mercredi 22 janvier aura lieu également un autre procès d’Abdelkrim Zeghileche et Lynda Nacer, au tribunal de Constantine après deux reports. Toujours dans le registre des poursuites contre les activistes du Hirak, le parquet du tribunal de Relizane confirme l’appel fait par les avocats de la défense quant à la relaxe des détenus Abdellah Ben Naoum et Khaldi Yacine. Le verdict est attendu pour le 27 janvier.
Le détenu d’opinion Abdelkader Belarbi ainsi que les ex-détenus en liberté provisoire depuis 2 janvier Tah Khaldi et Didine Bouzouiza ont été entendus dans le fond par le procureur du tribunal de Tlemcen. La réponse à la demande de la liberté provisoire du détenu Abdelkader Belarbi sera connue le 23 janvier. A Médéa, le militant des droits de l’homme Rafik Diaf, membre de la LADDH, a été placé sous mandat de dépôt par le procureur du tribunal de Tablat. Il est poursuivi pour atteinte au moral des troupes de l’armée. A Béjaïa, l’activiste et militant Moualek Abdelouaheb a été convoqué par la police pour un motif encore inconnu. Dans sa convocation, on a juste précisé qu’il n’est ni victime, ni témoin, ni partie civile.
Trois étudiants se trouvent en prison. Il s’agit de Nour El-Houda Oggadi de Tlemcen, de Walid Nekiche d’Alger et Mohamed Amine Benalia de Biskra. Les deux premiers sont en détention provisoire, le troisième a été condamné le dimanche 19 janvier à 18 mois de prison ferme. A Mostaganem, le procureur a requis 18 mois de prison ferme contre Brahim Daouadji et un an de prison ferme contre Oussama Tifour qui sont en détention provisoire.
Toutes ces arrestations et condamnations sèment le doute dans l’esprit de beaucoup de gens sur les réelles intentions du pouvoir, qui prône le dialogue depuis la présidentielle du 12 décembre dernier.
M. S.
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