Mohcine Belabbès plaide pour un dialogue national sans exclusion
Par Mounir Serraï – Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Mohcine Belabbès, récuse le qualificatif «radical» attribué à ceux qui continuent à manifester pour arracher le changement profond réclamé depuis plus de onze mois.
Dans une interview accordée au journal arabophone El-Khabar, Mohcine Belabbès estime que rien n’a changé dans la manière avec laquelle le pouvoir traite le Hirak. «La répression continue tous les vendredis, les arrestations aussi. Même les détenus d’opinion libérés avaient globalement purgé leur peine. Il y a eu aussi accélération du jugement de certains d’entre eux. Cela alors qu’on devait l’extinction de toute poursuite contre eux parce qu’ils ont été arrêtés sans aucun motif valable et en violation des dispositions constitutionnelles», souligne Belabbès pour lequel «le pouvoir doit présenter des excuses» pour avoir emprisonné ces manifestants.
Le président du RCD estime que ce qu’il se passe actuellement «ne peut être considéré comme dialogue, ni même comme consultations. Il s’agit d’un retour aux vieilles pratiques du système». Mohcine Belabbès voit le dialogue autrement. Il doit être inclusif. «Le dialogue, pour nous, doit être ouvert et public. Il y a des exemples dans le passé récent qui peuvent nous servir, à l’instar de la Conférence de Mazafran de 2014, qui a regroupé des acteurs politiques de différentes idéologies», précise Belabbès qui plaide ainsi pour un dialogue national, sans exclusion.
Le président du RCD poursuit en affirmant que «certaines forces politiques impliquées dans le Hirak depuis le 22 février parlent de la conférence nationale de dialogue, chacune à sa manière et avec sa vision et ses propositions, mais sans exclusion». Pour Mohcine Belabbès, cette conférence doit avoir un ordre du jour clairement défini qui englobera tous points et questions qui seront examinés et débattus.
Selon lui, le plus important n’est pas qui va présider cette conférence, ni la convocation. «Le plus important, ce sont ceux qui vont participer à cette phase de transition et les signes concrets de cette volonté d’aller vers une nouvelle ère. C’est ce que nous n’avons pas senti jusque-là dans l’action menée par le pouvoir en place», soutient le président du RCD qui considère les Assises des démocrates le 25 janvier comme une première étape afin de pouvoir baliser le terrain à une conférence nationale, plus large, et regroupant toutes les sensibilités politiques. Mais aussi avec la présidence du pouvoir en place.
M. S.
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