Manifestation à Paris ce vendredi contre le «hold-up» opéré à la Grande Mosquée
Par Nabil D. – Les remous suscités par l’élection à la hussarde du nouveau recteur de la Grande Mosquée de Paris ne sont pas encore terminés. Le remplacement de Dalil Boubakeur ne se passe pas comme l’auraient prévu les deux architectes de ce «coup d’Etat» dénoncé par de nombreux membres de la Société des Habous qui gère cette institution cultuelle, des théologiens reconnus et, désormais, des fidèles qui ont décidé d’agir.
Ce collectif vient d’appeler à un rassemblement devant la Grande Mosquée de Paris, qui défraie la chronique depuis quelques semaines non pas par quelque activité intellectuelle ou promulgation d’une fatwa, mais en raison de la guerre de succession qui y fait rage depuis que Chems-Eddine Hafiz a pris possession des lieux de façon illégale, selon les opposants à cette OPA «inadmissible, inacceptable et illégale», selon les initiateurs d’un appel à «mettre fin à ces méthodes de voyous» diffusé aux médias et dont Algeriepatriotique a reçu une copie.
Ce collectif, qui utilise des mots forts pour fustiger les instigateurs de cette manœuvre indigne d’une institution religieuse aussi prestigieuse qui engage, jusques et y compris la réputation de l’Algérie, s’insurge contre ce qu’il qualifie de «mépris d’une mafia qui sévit depuis des décennies à la Grande Mosquée de Paris». «Après plus d’un an de Hirak, on croyait ces méthodes de voyous révolues. La nomination inattendue du nouveau recteur est absolument illégale. Il s’agit d’un homme connu pour ses positions politiques à la solde du clan du président déchu Abdelaziz Bouteflika», soulignent les auteurs de l’appel à la manifestation pour ce vendredi.
Pour eux, l’attitude de Chems-Eddine Hafiz est une «insulte à l’ensemble de la communauté musulmane de France» car «[il n’est] ni théologien, ni islamologue, ni, encore moins, intellectuel». Poursuivant leur violente charge contre cet avocat (très) privilégié d’une bonne dizaine d’institutions officielles algériennes en France, les auteurs de l’appel lui reprochent de «s’autoriser à usurper la noblesse de cette fonction», celle de recteur.
«Face à cette indignation collective et au silence des autorités françaises, nous refusons que cette bande mafieuse souille la vocation de la Grande Mosquée de Paris, censée incarner un message universel de foi, de respect, de vérité, d’honnêteté et d’exemplarité, loin de toute dissension», affirment encore les auteurs de l’appel qui invitent «tous les fidèles à exiger immédiatement le départ du nouveau recteur ainsi que les personnes qui ont participé et cautionné cette manœuvre honteuse et cette forfaiture».
«Il est urgent qu’ils dégagent tous car la Grande Mosquée de Paris n’est pas le lieu de leurs magouilles, ni leur caserne», s’indignent encore les initiateurs de cette action prévue à la place du Puits de l’Ermite, dans le Ve arrondissement de Paris.
N. D.
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