Sofiane Djilali : «Il est absolument faux de dire que le Hirak refuse le dialogue»
Le président de Jil Jadid a affirmé qu’«il est absolument faux de dire que le Hirak refuse le dialogue», en observant qu’il y a dans le Hirak «ceux qui ont une position radicale et de refus systématique, mais il y a une grande partie des Algériens qui ont fait le Hirak depuis le 22 février et qui pensent qu’il est grand temps de trouver des solutions à la crise politique».
Sofiane Djilali a ajouté qu’«il y a une forme de mépris envers une grande partie du peuple». « Le Hirak, a-t-il encore souligné dans un entretien au quotidien El-Watan, va peu à peu reprendre des forces, stabiliser ses arrières politiques, se renouveler et, au final, remporter la partie au détriment de partis politiques et d’une société civile inconséquents», accusant les «activistes les plus radicaux» de vouloir «occuper la galerie et couper la tête à tous ceux qui pourraient émerger (au sein du Hirak, ndlr) pendant que le pouvoir s’organise».
Pour lui, le nouveau régime politique «sera construit avec le courant démocrate ou sans lui», si bien qu’«il aurait mieux valu que la classe politique agisse pour s’imposer dans cette situation par un rapport de raison et en assumant ses responsabilités». «Le Hirak a voulu la démocratie, alors tout le monde doit accepter la pluralité politique», a-t-il fait remarquer, en pointant une «mauvaise évaluation des rapports de force sur le terrain» qui a fait que «certains ont imaginé que le Hirak allait tout balayer». Or, pense Sofiane Djilali, «cela ne fonctionne pas ainsi».
Le président de Jil Jadid a relevé que «la seule et unique façon de faire représenter le Hirak, c’est de canaliser les nouvelles énergies citoyennes vers un travail organisé et structuré». «Cela signifie, a-t-il expliqué, que le développement des partis politiques ou la création de nouveaux dans un esprit démocratique est à l’ordre du jour», appelant ainsi au «renouvellement de la classe politique et la prise en charge des revendications du Hirak» qui devront se faire «à travers de vraies élections, qu’elles soient législatives ou locales».
Mettant en garde contre les «attaques racistes» qui «fusent de tous les côtés», Sofiane Djilali a estimé qu’«il faut arrêter cela et au plus vite», en passant «de la conscience pré-nationale, sectaire, tribale et ethnique à une conscience nationale, citoyenne, tolérante et paisible».
H. A.
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