L’Algérie a-t-elle convaincu l’Egypte de lâcher le belliqueux maréchal Haftar ?
Par Houari A. – De nombreuses sources ont indiqué que l’Egypte serait en voie de lâcher l’homme fort de l’Est libyen, le maréchal autoproclamé Khalifa Haftar. Selon ces sources, Le Caire chercherait déjà un successeur à celui qui fait barrage à toute solution politique en Libye, au moment où les deux voisins immédiats de ce pays livré au chaos sont très préoccupés par la tournure prise par les événements en raison de la décision de la Turquie d’envoyer des troupes au sol et de l’entêtement des Emirats arabes unis à vouloir saboter tous les efforts de paix.
Après une absence sur la scène internationale due à la crise interne, l’Algérie est revenue avec force dans le dossier libyen qu’elle a décidé de reprendre en main, au vu des menaces que l’enlisement de la crise libyenne induit sur la sécurité intérieure et la stabilité du pays. D’aucuns ont remarqué que le président égyptien, Abdelfattah Al-Sissi, tenait à échanger avec son homologue algérien lors de la conférence de Berlin, qui a mandaté Alger pour gérer le dossier libyen à nouveau, en abritant une première réunion des pays voisins de la Libye en prévision d’une rencontre entre les différentes parties au conflit libyen dans les jours à venir.
Alger et Le Caire semblent être convenus de la nécessité de privilégier le dialogue pour éviter que la Libye se transforme en terrain de bataille pour Ankara et Abu Dhabi qui se livrent une guerre par procuration en Libye et s’immiscent ainsi directement dans un dossier qui concerne en premier lieu les pays limitrophes.
Le lâchage de Khalifa Haftar par Le Caire intervient également après un échange téléphonique entre le Président égyptien et son homologue russe dont on dit qu’il aurait rappelé la position ferme de Moscou qui refuse toute ingérence étrangère en Libye. Abdelfattah Al-Sissi se démarquerait donc de l’Emirati Mohamed Ben Zayed dont les velléités expansionnistes font peser de graves menaces sur toute la région du Maghreb et du Bassin méditerranéen, d’où l’empressement des Européens à chercher une solution qui prévienne une déflagration générale.
L’entrée en jeu de l’Algérie dans l’affaire libyenne a changé la donne, après que l’Allemagne eut, dans un premier temps, essayé de l’écarter de l’échiquier. Mais la sévère mise en garde d’Alger a fait se raviser les pays initiateurs de la conférence de Berlin qui ont compris que les autorités algériennes, malgré une crise politique interne complexe, ne comptaient pas se laisser marcher sur leurs plates-bandes par de nouveaux intervenants dans ce dossier.
H. A.
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