Qu’a vraiment dit le président Tebboune au recteur de la Mosquée de Paris ?

Hafiz Mosquée de Paris
Chems-Eddine Hafiz. D. R.

Par Houari A. – Le pas hésitant, le visage fermé, le propos plat, le recteur de la Grande Mosquée de Paris n’a pas semblé rassuré au sortir de sa rencontre avec le président Abdelmadjid Tebboune, ce samedi, à Alger. Accompagné du directeur de l’administration générale de cette institution cultuelle, traversée par une tempête depuis le remplacement de Dalil Boubakeur dans des conditions jugées illégales, Chems-Eddine Hafiz a répété les formules passe-partout habituelles dans ce genre de circonstances, sans évoquer la grande polémique que son «élection» a provoquée.

Des sources sûres avaient indiqué à notre site, hier, que le numéro deux de la Grande Mosquée de Paris n’avait pas fait le déplacement à Alger. Or, il s’est avéré que ce dernier a finalement accompagné le successeur de Dalil Boubakeur, après avoir effectivement hésité, de peur d’être inquiété par les autorités algériennes, nous a-t-on précisé. Il aurait donc reçu des garanties, selon toute vraisemblance, mais il n’aurait toutefois pas été reçu par le président Tebboune. Nos sources en veulent pour preuve le fait que Chems-Eddine Hafiz se soit exprimé à la première personne du singulier ; «j’ai été reçu», a-t-il dit, en effet, excluant de fait son accompagnateur.

Les deux instigateurs du putsch négocié de la Grande Mosquée de Paris ont agi sans avertir Alger, nous ont confirmé des sources proches du dossier. Le déplacement de Hafiz en Algérie et sa rencontre avec Abdelmadjid Tebboune semblent être une manière de «recoller les morceaux» pour éviter que l’affaire aille trop loin, d’autant que la contestation de ce «hold-up» risque d’aller loin. En effet, des membres influents en France ont affirmé, après la rencontre de Hafiz avec le président Tebboune, que «cela ne changera rien à la donne et que l’action visant son éviction se poursuivra».

Des membres de la Société des Habous et des personnalités religieuses algériennes et des musulmans de France ont dénoncé un «coup d’Etat» et un «simulacre d’élection» qui ont poussé l’ancien recteur Dalil Boubakeur vers la porte de sortie après vingt-huit ans de «règne» à la tête de ce lieu de culte, construit dans le Ve arrondissement de Paris au début du siècle dernier.

Chems-Eddine Hafiz et Mohamed Ouanoughi avaient été convoqués une première fois par l’ambassadeur d’Algérie en France et les deux interlocuteurs de Salah Lebdioui auraient argué que «toute cette histoire est un montage médiatique». Mais la manifestation de vendredi dernier a confirmé que l’affaire de la Mosquée de Paris relève réellement d’une machination grave, conduite dans le but de court-circuiter les autorités algériennes qui préparaient la succession de Dalil Boubakeur, depuis plus d’une année, mais qui avaient reporté la désignation du nouveau recteur pour des raisons visiblement liées à la crise politique intérieure, induite par la démission forcée d’Abdelaziz Bouteflika et le soulèvement populaire pacifique qui avait suivi l’annonce d’un cinquième mandat au profit du président-fantôme.

Des sources proches du dossier avaient fait part à notre site de la possibilité que la fausse élection de Chems-Eddine Hafiz soit annulée, au vu de son caractère illégitime et des remous qu’elle a suscités, au point de devenir une affaire d’Etat. Mais les autorités algériennes ont géré la question autrement, en maintenant l’équipe actuelle en dépit de son illégitimité pour ne pas envenimer une situation qui risque de faire perdre à l’Algérie le contrôle sur la très convoitée Grande Mosquée de Paris.

H. A.

Comment (28)

    Brahms
    27 janvier 2020 - 6 h 50 min

    Dalil Boubakeur avait 79 ans et aurait du passer le témoin à 70 ans. Mais non, même dans les mosquées, on veut rester au poste sans arrêt en raison des avantages financiers sous jacents. Les algériens sont les moins bien organisés dans le monde (associations culturelles, sportives, religieuses) que des fourbis, du mépris et de la jalousie entre eux.

    Anonyme
    26 janvier 2020 - 18 h 12 min

    Hafiz et son complice ont ouvert la boîte de Pandore. Ils doivent s’en mordre les doigts. La justice doit agir ! Leur place est en prison !

    Kahina-DZ
    26 janvier 2020 - 17 h 34 min

    Votre article ne dit pas si le problème a été réglé ou il est en suspension colloïdale??
    C’est toujours le suspense

      Anonyme
      26 janvier 2020 - 20 h 29 min

      Tu n’as donc pas lu le dernier paragraphe !

    Moh
    26 janvier 2020 - 16 h 57 min

    La fausse élection de Hafiz lui enlève d’office toute légitimité sur les musulmans de France. En violant la loi pour profiter de la rente, Hafiz tue la confiance envers la mosquée de Paris qui ne sera plus écoutée ni par les autorités ni par les citoyens. Il a obtenu le job illégalement, quoi qu’il dise il ne sera jamais crédible auprès des musulmans et de la jeunesse algérienne et toutes les nationalités concernées par notre confession. Mettez vous à la place d’une jeune musulman, que penses t’il en voyant Hafiz usurper le pouvoir ? Est ce que notre belle Algérie avait besoin d’un scandal de plus ? Le Hirak rejette ce que Hafiz incarne. Au lieu de rétablir la confiance, on la viole avec Hafiz.
    Tahya El Djazair et ses hommes qui protègent le pays.

    Anonyme
    26 janvier 2020 - 16 h 43 min

    Hafiz maintenu ou pas (à mon avis il est foutu), il faut une enquête sur la gestion des caisses de la mosquée de paris ! …

    La Poire
    26 janvier 2020 - 16 h 40 min

    Voila encore une arnaque du pouvoir qui permet à Tebboune de chanter « cocorico » à la place de leur Madame le France complice de diversion du peuple Algérien de sa noble mission par Hirak interposé.

    Une Mosquée française, construite par des français, en France et dans une ville française et tout le monde sait que depuis 1921, le statut juridique de cette mosquée inaugurée le 15 juillet 1926 est :

    « La mosquée est régie par la Société des habous et lieux saints de l’islam, une association de type loi 1901, PROPRIÉTAIRE de l’édifice à la suite d’une donation de la ville de Paris. Le ministre de l’Intérieur Gaston Defferre retire dans les années 1980 la TUTELLE de la mosquée du ministère et de la ville de Paris, ce qui permet depuis à l’Algérie de financer un tiers du budget de la mosquée. Si la mosquée est juridiquement indépendante, elle reste RELIGIEUSEMENT et CULTURELLEMENT liée à l’Algérie, qui exerce un droit d’immixtion NON ECRIT sur la nomination de son recteur. »

    Confondre un « acquis pour nomination » ET un « droit de nomination », même au niveau de l’Etat … Il y’a de quoi se poser des questions !!!

    Fellag
    26 janvier 2020 - 16 h 19 min

    Lorsque deux présidents élus avec la triche et les magouilles,ils n’ont pas grand choses a dire,sauf félicitation monsieur,de meme répond le deuxième;

    citoyen algérien
    26 janvier 2020 - 14 h 22 min

    Bonjour a tous, c’est l’Algérie qui finance la mosquée de Paris depuis des décennies, première communauté en France ce sont les Algériens, donc quelque soit le pouvoir à Alger la gestion revient à l’Algérie et aux Algériens, on ne va pas laisser la gestion aux qataris aux emiratis et aux saoudiens

      La Cerise
      26 janvier 2020 - 16 h 21 min

      @Citoyen Algérien bonjour,
      Dans le sens d’une aide par donation ou autres pour un lieu de culte, je suis entièrement d’accord avec toi.
      Comme tu le remarques malheureusement, le spirituel dans le monde, tend hélas, vers le politique orienté affairismes ou géostratégique.
      Partant de ce constat (subjectif ou objectif), peut-on poser les questions suivantes ?
      – Y’a t-il une loi, même divine, qui oblige ou contraint l’Algérie à verser ce financement à une mosquée … à Paris ?
      – Quel doit-être l’attitude et le mot du réel du propriétaire, la France ?
      – Quel est le poids et le rôle des musulmans français de France à qui revient légitimement cette mosquée ?
      – Doit-on refuser à d’autres pays musulmans de contribuer à ce financement ? Le plus fort en donation sera-il gestionnaire majoritaire ? L’Algérie est-elle en mesure de rivaliser financièrement devant les pays du Golf (Qataris, Emiratis, Saoudiens …) ?
      Enfin et surtout :
      – Notre peuple est-il d’accord à l’unanimité à cette dépense aux frais du contribuable ?
      – Peut-on organiser une quête de donations par des citoyens volontaires seulement ?
      – Quel est l’impact sur LE PEUPLE Algérien si on se débarrasse de ce problème ?
      – Doit-on perpétuer encore le « Nif ou Lakhessara » (Fiérté ou banqueroute) pour plaire à je ne sais pas qui ?

      Fraternellement.

    Anonyme
    26 janvier 2020 - 14 h 17 min

    Drôles de méthodes pour régler une situation difficile : en plus par un avocat, un administrateur et une présidence tous algériens. La honte ! On cautionne l’illégitimité. Pas étonnant que nous passions pour des mafieux. C’est juste scandaleux. Au lieu de faire des magouilles, il faut acheter la mosquée pour la partie qui aurait été payée par d’autres, si c’est le cas et nous pourrons ainsi ne pas laisser les algériens en France se faire encore et toujours endoctriner par les frères musulmans et les salafistes qui font un carnage en France parmi la jeunesse. Soit nous sommes bêtes, soit nous ne réfléchissons pas convenablement. En tout cas on fait fausse route. Des méthodes de charlatans.

    yassine
    26 janvier 2020 - 13 h 07 min

    Tebboune president ILLEGITIME et rejete par les algeriens qui fait la lecon de moralite au putschiste de Paris !!!!!!!!!!!!
    C’est vraiment une belle blague !

    Le chant des signes
    26 janvier 2020 - 12 h 29 min

    Les musulmans de France et les algériens sont humiliés par la violation de HAFIZ le président du comité de soutien de Bouteflika en France ! Il doit être sanctionné sévèrement et punit par la loi. Son impunité décrédibilise l’Algerie et provoque le peuple qui rejette ces pratiques mafieuses.

      Anonyme
      26 janvier 2020 - 15 h 13 min

      On parle des Algériens de France et non pas des musulmans de France.
      Tu n’as qu’à t’occuper de ta mosquée de Marrakech.

        Le Chant Des Signes
        26 janvier 2020 - 16 h 41 min

        Non, on parle des musulmans de France ET Je suis algérien. La mosquée de paris concerne tous les musulmans de France. Elle doit rester algérienne inchallah mais en étant représentée par un recteur algérien légitime, crédible et compétent. Ce qui n’est pas le cas de Hafiz l’usurpateur. Réduire le champs d’action de la mosquée de Paris aux musulmans algériens uniquement alors qu’elle concerne tous les musulmans en France, ça prouve que c’est toi le marocain qui veut limiter le leadership algérien !

          Anonyme
          26 janvier 2020 - 22 h 40 min

          de quel leadership tu parles ? tes freres mokokos ont infiltré toutes le smosquées de france dont celles administrées par les algériens auparavant, il ne vous reste que la grande mosquée espèce d’hypocrites que vous n’aurez jamais ya mounafiqines

        Dahman
        26 janvier 2020 - 16 h 42 min

        @ Anonyme
        Arrête harceler les gens!ta vraiment pris des mauvaises habitudes.

          Kaspersky
          26 janvier 2020 - 17 h 56 min

          Dahman = chant des syonomokoko
          Je t ai déjà dit que tu es démasqué y’a El mokoko
          La mosquée de paris est pour les algériens pas les mokokos alors tu dégage !

        Kaspersky
        26 janvier 2020 - 17 h 30 min

        Désolé pouce vers le haut et non vers le bas

    Anonyme
    26 janvier 2020 - 12 h 18 min

    Temporiser avant de virer Hafiz qui n’échappera pas à la justice. La fausse élection ne change rien à l’enquête sur la gestion des caisses de la grande mosquée de Paris depuis 28 ans ! Qu’ont ils fait de l’argent ? Nous connaissons la réponse.

    Anonyme
    26 janvier 2020 - 11 h 38 min

    Putsch à Alger(éléctions du 12/12),putsch à Paris(Grande Mosquée de Paris).Chacune des 2 parties a éxpliqué comment elle fait son ‘hold up’.Voila tout.Comme d’habitude,les coups fourrés et intox ça continue.

    58 ans
    26 janvier 2020 - 10 h 41 min

    encore une magouille de plus qui encourage la corruption,,, teboun ne peut faire arrêter les voleurs sans risque accuser de complice

    Anonyme
    26 janvier 2020 - 10 h 11 min

    il faut pas chercher loin un seul mot a l ‘ordre du jours attention au makhzen ni plus ni moins

      [email protected]
      26 janvier 2020 - 14 h 32 min

      Un seul mot:  » Vive l’esprit fraternel en islam  »
      Des bisbilles dans la nomenclature religieuse.
      Le pire c’est où est la foi ét où est la fraternité que clame cette religion?
      Evidement la religion est manipuler politiquement, par les uns et les autres! La guéguerre de l’état contre les courants religieux moins inféodés ou plutôt pour certains inféodés a des courants étrangers bien plus dangereux pour l’Algérie que l’état marocain. Et manipulation intérieurs contres les courants salafistes, contre ceux qui ne suivent pas le ramadan, ceux n’ont pas la foi en Islam ou en Mohamed leurs prophète, contre les laïques, contre les athées, bref, la religion islamique est une sorte d’outil de manipulation de masse et ils ne vont certain ni se priver d’en usé ni d’arrondir juteusement les fins de mois!

        Anonyme
        26 janvier 2020 - 15 h 15 min

        Va vendre ta fraternité de vipère Alaouite ailleurs.

        Anonyme
        26 janvier 2020 - 17 h 32 min

        Amchi tbouss rejlin sidek PD6. Vous ramenez toutes choses à la « fraternité » pour endormir les algériens pas encore au fait de vos magouilles espèce d’Hypocrites

    JE GOOL
    26 janvier 2020 - 9 h 57 min

    Voila !ceux qu’il a dit le président imposé des Algériens,soyez vigilant nos ennemis nos guettent et comme vous le savez très bien,l’Algérie traverse une période difficile sur tout les domaines en particulier économique,je compte sur vous et votre équipe,la continuité comme s’était a l’époque de notre grand président Bouteflika,essayez de faire participer les fidèles croyant au financement de la Mosquée et autres,pas besoin de sortir d’une grande école pour analyser les discours des dirigeants illégitimes et corrompus de la république Bananière;c’est un discours écrit et réalisé en 1962 est dure jusqu’a ce jour

      L' ex-grand au fauteuil roulant
      26 janvier 2020 - 13 h 14 min

      Hormis la période de la guerre de libération, l’Algérie n’a pas eu de grand homme à la tête de l’état. Ben Bella, était un agent aux services de l’Égypte de Nasser. Boumediene lui aussi s’appuyait sur la Ligue Arabe, pour legitimé le pouvoir de l’armée avec un mixage d’idéologie arabo-musulmane et celle du socialisme soviétique. Sinon qu’est ce qu’il a pus apporter si ce n’est les germes qu’il a semé durant son règne et que nous récoltant aujourd’hui, dans la douleurs de voir notre nation plonger dans de graves difficultés financières. Alors parler de bouteflika comme « notre grand président » c’est juste dire que le pays est sous un régime de incompétents et de minables personnages de nature mafieuse.

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