Islamophobie en France : grande inquiétude au sein de la communauté musulmane
Le dernier rapport de l’Observatoire de lutte contre l’islamophobie en France a relevé une une hausse de 54% des actes antimusulmans en 2019, soit 154 contre 100 en 2018. Ces actes comprennent les agressions (63 contre 45 pour la même période 2018, soit 40% d’augmentation), les menaces (91 contre 55 pour la même période 2018, soit 65% d’augmentation), les atteintes aux lieux de culte (51 en 2019 contre 40 en 2018, soit 28% d’augmentation) et les profanations de cimetières (7 en 2019 contre 5 en 2018, soit 40% d’augmentation).
Les régions les plus touchées par les actes antimusulmans sont l’Ile de France, PACA et Rhône Alpes, indique le rapport qui note que les services de sécurité ont pu identifier 31 auteurs dont 4 mineurs.
L’Observatoire de lutte contre l’islamophobie a mené plusieurs actions en justice contre des personnalités politiques pour incitation à la haine raciale. Les jugements sont en cours.
«Ces chiffres ne reflètent pas la réalité car beaucoup de responsables de lieux de culte ne souhaitent pas porter plainte, considérant, à tort ou à raison, que les enquêtes aboutissent rarement», souligne Abdallah Zekri, qui révèle que des responsables du Conseil français du culte musulman (CFCM), dont lui-même, ont reçu des menaces de mort.
L’Observatoire de lutte contre l’islamophobie est saisi par des Français de confession musulmane, des femmes et des hommes victimes de discrimination d’origine institutionnelle, dans l’enseignement, la police, les collectivités locales, la SNCF et même dans les organes de presse, précise encore cette institution qui dénonce ce racisme.
«La cyber-haine à travers les courriers électroniques est à l’origine d’une propagation de mensonges envers les musulmans et l’islam. Il y a une forte inquiétude devant cette diffusion massive et invisible», souligne encore l’Observatoire dans son rapport rendu public ce lundi. «Ces courriers, précise-t-il, prônent la haine des musulmans» et «visent la peur, la violence, les préjugés et la discrimination».
«Les musulmans de France sont préoccupés par le regard négatif que certains Français portent sur la religion musulmane», fait remarquer le rapport de l’Observatoire.
«Si nous réfutons tout lien entre islam et terrorisme, nous affirmons que la religion musulmane ne peut sécréter aucune force de violence et nous appelons à ce que notre religion et l’exercice de son culte soient considérés et traités avec les mêmes principes et règles qui régissent les religions et cultes historiquement installés en France», a affirmé Abdallah Zekri. «Dans ce climat malsain et indigne que nous vivons actuellement, il appartient à chaque responsable religieux, quelle que soit sa religion, de dénoncer le racisme, l’antisémitisme et l’islamophobie», conclut-il.
H. A.
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