Macron compare la Guerre d’Algérie à la Shoah et provoque une vive polémique
Par Mohamed K. – Le Président français ne s’attendait sans doute pas à ce que ses propos tenus lors d’une discussion à bâtons rompus avec les journalistes à son retour de Jérusalem occupée allaient provoquer une telle polémique, aussi bien en France qu’en Israël. Emmanuel Macron a affirmé, en effet, que la question de la reconnaissance de la responsabilité de la France dans les crimes commis en Algérie durant la colonisation pourrait ramener la France à la situation de 1995 lorsque Jacques Chirac reconnaissait le rôle de la France dans l’Holocauste.
La chaîne d’information officielle France 24 a rebondi sur le sujet pour tenter d’expliquer cette sortie du «jeune Président» qui «a lui-même admis dans un échange avec des journalistes à son retour d’Israël qu’il n’a pas d’idée précise sur la manière dont cette question devra être traitée et comment trancher le problème lié à la Guerre d’Algérie». «Mais il a affirmé, et c’est ce qui commence à provoquer une polémique en France, que si nous arrivons à trancher cette question d’une manière ou d’une autre, nous serons devant la même situation que celle de 1995 lorsque Jacques Chirac reconnaissait la responsabilité de la France dans la Shoah. C’est de là que la polémique a commencé. Macron compare ainsi la Shoah à la Guerre d’Algérie», a expliqué le chroniqueur de France 24.
«Des médias français ont considéré cette comparaison comme une folie et s’interrogent si cela ne prélude pas la reconnaissance de la responsabilité de la France dans la Guerre d’Algérie, d’autant que Macron affirme qu’il ne regrette pas les propos qu’il a tenus lors de sa visite à Alger, en considérant le colonialisme comme un crime contre l’humanité», observe l’éditorialiste de France 24, qui souligne que «ce qui est nouveau dans la dernière déclaration de Macron, c’est qu’il considère que le problème est avant tout politique [et que] le travail de mémoire est resté durant de longues années l’apanage des historiens, ce qui n’est pas mauvais en soi mais, sur le plan politique, cette question a été occultée», selon Emmanuel Macron qui a, en outre, affirmé qu’il a «essayé d’entamer ce travail politique» à travers sa déclaration à Alger, en promettant d’aller de l’avant dans ce travail de mémoire et en soulignant, par ailleurs, que «la question ne doit pas concerner que l’autre partie», c’est-à-dire l’Algérie.
France 24 rappelle que si «des responsables français ont affirmé qu’après la génération de la Révolution en Algérie les choses seraient plus simples», Emmanuel Macron, lui, «exhorte les Français à faire un travail sur soi s’agissant de cette période de l’histoire de la France, d’autant que c’est la Guerre d’Algérie qui a donné naissance à la Ve République».
«Macron qui appartient à la nouvelle génération ne veut pas que l’histoire soit exploitée mais il ne veut pas non plus qu’elle soit occultée», conclut la chaîne officielle française, selon laquelle «par cette démarche, Macron veut que les relations entre l’Algérie et la France passent à une étape nouvelle».
M. K.
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