Ce communiqué du FLN qui révèle une guerre de tranchées chez Salah Goudjil
Par Abdelkader S. – Une crise sourde couve au Conseil de la nation. La succession à Abdelkader Bensalah bute contre l’entêtement de l’octogénaire Salah Goudjil à demeurer à son poste, empêchant ainsi les nombreux prétendants à la deuxième plus haute fonction de l’Etat d’y accéder.
Ce profond malaise étouffé par les médias à la solde du pouvoir est confirmé par un communiqué que le FLN a rendu public hier, à travers lequel l’ancien parti unique, qui a perdu sa place de pilier du régime depuis la chute de l’ancien président Bouteflika à la faveur d’un mouvement de contestation populaire qui a balayé une partie du clan sur son passage et continue de réclamer le départ des reliques du système, apporte son soutien à l’occupant actuel du siège de l’ex-président par intérim malade. Un communiqué qui n’aurait aucune signification si le trône du Sénat n’était pas menacé.
Une guerre non apparente oppose les différentes composantes qui constituent le Conseil de la nation, façonné par Abdelaziz Bouteflika de sorte à assurer un équilibre entre les partis dits de l’alliance, qui avaient servi de pilier à son long règne sans partage, tandis qu’un tiers des sièges était réservé à d’anciens ministres loyaux à qui ce privilège était offert pour services rendus.
Or, depuis la démission forcée de l’ancien président-roi, la donne a changé et les institutions prétendument élues héritées de ce dernier représentent un véritable casse-tête pour la nouvelle direction politique, issue des élections contestées du 12 décembre dernier. Il était même question, pour certains des candidats, à ce que la majorité des citoyens qualifient de mascarade électorale, de dissoudre définitivement la chambre haute du Parlement qui ne joue aucun rôle dans l’édifice institutionnel algérien, sinon celui de servir de voie de garage à des acteurs politiques en fin de parcours et à siphonner l’argent du Trésor public sans aucun intérêt.
Le Conseil de la nation a toujours été entre les mains du RND jusqu’à ce qu’Abdelkader Bensalah fût appelé à occuper le siège d’El-Mouradia pour une période provisoire après la déchéance de l’ancien président de la République dont il était le fidèle serviteur. Sa maladie l’ayant empêché de regagner sa place, un problème de délimitation des frontières du territoire politique s’est posée, le RND estimant que la présidence du Sénat lui a été usurpée car elle lui reviendrait de droit. Une situation qui a provoqué un conflit engageant de nombreux acteurs, le FLN qui veut profiter du vide législatif actuel pour garder les clés de la boutique chez l’un des leurs, le RND qui cherche à récupérer son «bien» squatté par le voisin du sérail et des sénateurs qui ont à cœur de profiter du Hirak pour expulser les deux indus occupants et prendre leur place, objet d’intempérantes convoitises.
A. S.
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