Des pays occupent Laâyoune pendant que l’Algérie est concentrée sur la Libye
Par Houari A. – Pendant que l’Algérie est affairée par l’épineux dossier libyen, le Makhzen profite de cette crise internationale pour mieux s’implanter dans les territoires sahraouis occupés. C’est ainsi que des Etats africains alliés à la fois du Maroc et de la France violent la légalité internationale et ouvrent, l’un après l’autre, des représentations consulaires dans la ville de Laâyoune où, pourtant, ils ne comptent aucun ressortissant.
Les médias proches du Makhzen annoncent en grande pompe l’ouverture prochaine d’un consulat général ivoirien, Abidjan emboitant ainsi le pas à d’autres capitales africaines qui l’ont précédée dans cette opération qui vise à légitimer diplomatiquement la présence marocaine dans cette ville sahraouie et à mettre la communauté internationale devant le fait accompli.
L’Algérie, qui a dénoncé cette transgression des résolutions des Nations unies qui portent également atteinte à la cohésion au sein de l’Union africaine, condamne cette manœuvre qui vient s’ajouter à l’organisation marocaine d’une compétition sportive à Laâyoune, malgré le refus de la CAF après des pressions internationales.
Le Makhzen accélère le processus de colonisation des territoires sahraouis en profitant du contexte géostratégique tumultueux. Dans le dossier libyen, Rabat a revu ses positions en fonction de l’évolution des rapports de force entre les puissances étrangères qui interviennent directement dans la guerre civile en Libye. Le Maroc a, ainsi, décidé de changer son fusil d’épaule, en sacrifiant les accords de Skhirat sur l’autel de son alignement de circonstance du côté de ceux dont il estime qu’il tirera le meilleur parti du conflit qui oppose les Emirats et la Turquie par Libyens interposés.
Dans le même temps, Mohammed VI et son gouvernement s’affairent à impliquer leurs alliés africains, avec l’aide de la France, dans la colonisation du Sahara Occidental, en passant du stade du simple soutien verbal dans les tribunes internationales à celui, plus concret, de la participation directe à cette occupation illégale en contrepartie, sans aucun doute possible, d’avantages que ces Etats de la Françafrique comptent tirer de cette complicité intéressée.
Qu’est-ce que la France et le Maroc ont offert à leurs vassaux africains pour piétiner le droit ?
H. A.
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