Haro sur une traduction saoudienne du Coran en hébreu truffée de contresens
Par Houari A. – La traduction du Saint Coran en hébreu a soulevé un tollé général qui a poussé l’Académie Fahd, l’institution académique saoudienne spécialisée dans l’édition du Coran, de son exégèse et des études y afférentes, à retirer la version incriminée. Le ministère saoudien des Affaires islamiques a, en effet, lancé un vaste chantier de traduction du Coran dans soixante-quatorze langues accessibles en format PDF sur son site officiel.
Cependant, le chercheur palestinien Ala-Eddine Ahmed a révélé que la traduction en hébreu contient des erreurs qu’il a qualifiées de «monumentales» et de «catastrophiques», selon la chaîne d’information britannique BBC qui rapporte l’information. La traduction en hébreu comporte plus de de 300 contresens, dont la plupart sont prémédités, selon l’exégète bilingue palestinien.
Editée à Médine et révisée par le Dr Tayssir Mohamed Al-Azzam, cette version «porte atteinte à l’islam», met en garde le chercheur palestinien qui donne quelques exemples de ces fautes impardonnables, selon lui. Parmi ces graves faux-sens qui ne semblent pas relever d’une incompréhension, ni d’une confusion involontaire, le mot «masjid» (mosquée) qui a été traduit par «haykal» (structure) – «masjid» ayant été mis entre parenthèses – fait, en réalité, référence au temple de Salomon, roi d’Israël, explique Ala-Eddine Ahmed. Le mot «fat’h» (conquête) est, quant à lui, traduit par «hokm» (règne).
Selon le chercheur palestinien, la traduction est «conforme aux récits hébraïques et non pas islamiques». Ala-Eddine Ahmed relève, par ailleurs, que de nombreux mots ont été escamotés, tels «al-karîm», épithète louangeur qui suit le mot «Coran» – «al-qorân al-karîm» –, outre de nombreuses notifications destinées au lecteur du Livre saint. Par ailleurs, ajoute l’exégète palestinien, dans l’index des messagers de Dieu, tous les prophètes sont signalés, sauf Mohamed (QSSSL).
En réaction à cette dérive grave qui risque de provoquer une vague de colère dans le monde musulman, des appels à créer une nouvelle académie et à retirer le monopole aux Saoudiens ont été lancés sur les réseaux sociaux. Leurs auteurs accusent les Al-Saoud d’avoir, sinon prémédité, du moins «cautionné» cette profanation du Coran pour «gagner les faveurs d’Israël» et exigent que l’Académie Fahd décline sa responsabilité quant à cette version déformée du Coran ou la saisisse carrément.
En attendant, le ministère saoudien des Affaires islamiques a retiré la version en hébreu de son site, en précisant que la traduction controversée a été soumise à l’étude avant de décider du sort qui lui sera réservée.
H. A.
Comment (138)