Le régime continue de juger les manifestants pacifiques contre le système
Par Mounir Serraï – Il ne se passe plus un jour sans qu’il n’y ait pas des manifestants présentés devant le procureur ou carrément jugés pour, entre autres, «attroupement illicite non armé», «atteinte à l’ordre public» ou encore «atteinte à l’unité nationale». Ce lundi, par exemple, le tribunal de Bir Mourad Raïs devra rendre son verdict dans le procès de l’activiste Samir Belarbi, qui encourt une peine de prison de trois ans pour «atteinte à corps constitué».
Le procès de Laalami Chemseddine dit Brahim est programmé pour le dimanche 9 février au tribunal de Bordj Bou Arréridj. A Skikda, le procureur a requis un an de prison ferme contre Walid Laidouni, accusé d’atteinte à l’unité nationale pour le port du drapeau amazigh lors de la 40e marche de vendredi. Le verdict sera rendu le dimanche 1er mars.
A Ouargla, le procès de l’activiste Youcef Zerouk est renvoyé au dimanche 9 février. Les deux détenus placés sous mandat de dépôt la semaine dernière, Touahir Boussemaha Mohamed et Bourouis Seddik, ont été, quant à eux, condamnés à une amende de 10 000 DA. A El-Taref, le procès en appel de l’ex-détenu Kerfa Zakaria El-Monkid et son père Kerfa Badreddine aura lieu ce lundi 3 février à la cour d’El-Taref. Ils ont été condamnés en première instance à 6 mois de sursis. Ils sont accusés d’«outrage à un fonctionnaire en exercice, en l’occurrence l’imam de la mosquée Ennasr, avec photographie sans autorisation, lors de la prière du vendredi 22 février 2019».
Le procès des deux activistes Amokrane Fateh et Bastani Hocine est également programmé pour ce lundi 3 février à la cour de Tipaza. Ils ont été poursuivis pour «incitation à attroupement non armé». Le procès en appel du syndicaliste Hamza Kherroubi est, quant à lui, programmé pour le 24 février à la Cour de Tipaza. Ce syndicaliste été condamné à un an de prison ferme par le tribunal de Tipaza et accusé d’atteinte à l’unité nationale et incitation à attroupement.
L’arrestation brutale à Place Audin par des policiers en civil d’une manifestante septuagénaire, dite khalti Baya, avant qu’elle ne soit abandonnée sur la rocade sud menant vers Zeralda a suscité, lui, la colère de nombreux internautes. Souffrant depuis des années d’un cancer, cette vieille dame a affirmé dans un témoignage vidéo qu’on lui a subtilisé ses médicaments, Tramadol en l’occurrence.
Samir Chelghoum, arrêté le 12 avril 2019 à Alger et placé sous mandat de dépôt par le tribunal de Sidi M’hamed à la prison d’El-Harrach, attend désespérément un procès. Sa famille souhaite un procès équitable car bientôt il va boucler un an. A Annaba, le militant et activiste politique Abdenacer Zeghib a été convoqué à la brigade de cybercriminalité pour interrogatoire sur ses publications sur Facebook et Youtube. A Médéa, le procès de l’activiste Chawki Younsi aura lieu ce lundi 3 février, après avoir été reporté à deux reprises.
M. S.
Comment (17)