Qui sabote le secteur des télécoms et l’industrie électronique en Algérie ?
Par Abdelkader S. – Après la fermeture arbitraire de SLC, société à capitaux algériens pionnière dans la technologie WiMax au Maghreb, au Moyen-Orient, en Afrique et dans tout le Bassin méditerranéen, et la coupure de la connexion à Icosnet, voici venu le tour des entreprises activant dans les industries électroniques, poussées à mettre la clé sous le paillasson l’une après l’autre. La sonnette d’alarme a été lancée ce dimanche par le Forum des chefs d’entreprise (FCE) qui avait, jusque-là, adopté une attitude réservée après les bouleversements qui ont suivi l’emprisonnement de l’ancien président et de plusieurs membres actifs de ce syndicat patronal.
«Le Forum constate avec inquiétude la dégradation de la situation des entreprises nationales publiques et privées et exprime sa préoccupation quant à l’avenir de leur situation et de celle de leurs employés. La dégradation s’est accentuée au cours des derniers jours, selon les déclarations des entreprises, à l’instar d’Eniem, Condor, IRIS, Sacomi-Thomson, Bya Electronics, Brandt, Starlight, Géant, etc.», alerte le FCE qui regrette qu’«au moins deux fleurons de l’industrie électronique et de l’électroménager, en l’occurrence Condor et Eniem, ont annoncé la libération de plusieurs milliers de travailleurs et la préparation de plans sociaux pour mettre d’autres travailleurs au chômage technique».
Ce postulat non seulement révèle la grave crise économique qui frappe le pays de plein fouet mais dévoile, surtout, l’incapacité du gouvernement actuel, composé de ministres inexpérimentés, à redresser la barre. Une vague de chômage est annoncée qui risque de faire basculer le pays dans une période d’incertitude, d’autant que les ingrédients semblent être réunis pour une explosion sociale.
Ce sabotage en règle de ces deux secteurs intervient, faut-il le rappeler, au moment où les entreprises algériennes avaient commencé à conquérir des marchés internationaux, alors que SLC avait réussi à assurer une maîtrise totale de l’internet sans fil, doublant y compris de grandes firmes occidentales qu’elle avait devancées dans l’exploitation de cette technologie de pointe, qui venait en soutien aux efforts lancés par l’Etat en 2001 pour développer les nouvelles technologies de l’information et de la communication dans notre pays qui accusait un grand retard en la matière.
Quant aux industries électroniques, aujourd’hui menacées de disparition, le FCE rappelle qu’il «a alerté dans un passé récent, en novembre-décembre 2019, des risques de l’arrêt de plusieurs unités de production» suite à des mesures impertinentes et décidées par les autorités qui «encouragent l’importation des produits aux dépens de la production locale» et «renforcent le marché informel qui pèse déjà sur notre économie et sa compétitivité».
Il est difficile de ne pas entrevoir dans ces décisions une volonté manifeste d’empêcher tout essor technologique en Algérie. Qui se cache derrière ce sabotage programmé ?
A. S.
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