Remise en service de l’imposant avion présidentiel cloué au sol depuis dix ans
Par Nabil D. – Abdelmadjid Tebboune s’est envolé pour Addis-Abeba à bord de l’imposant avion présidentiel Airbus A340-500 acquis par son prédécesseur mais pratiquement jamais utilisé, en raison de la maladie d’Abdelaziz Bouteflika qui l’avait empêché d’effectuer des missions officielles hors du pays. La Présidence a fait l’acquisition de l’appareil en 2009 pour un coût estimé à 312 millions de dollars. Il sera réceptionné l’année suivante. Son équipement a coûté 42 millions de dollars. L’avion, qui totalise à peine 30 heures de vol officiel, correspondant à un seul aller-retour vers le Canada de l’ancien Président, était cloué à l’aéroport militaire de Boufarik et des vols d’entretien lui étaient épisodiquement appliqués.
L’acquisition du long courrier quadrimoteur avait suscité une vive polémique, de nombreuses voix s’étaient élevées pour dénoncer une énième dépense inutile par Abdelaziz Bouteflika qui estimait, de son côté, qu’un tel achat, bien qu’onéreux, répondait à une nécessité de rehausser le prestige de l’Algérie dans le concert des nations, d’autant que le chef de l’Etat déchu en avril dernier s’était distingué par ses nombreux déplacements à l’étranger où il ne ratait aucun rendez-vous international, sans compter ses voyages officiels dans le cadre des relations bilatérales.
Durant ses trois premiers mandats, Abdelaziz Bouteflika avait sillonné le monde pour, disait-il, replacer l’Algérie sur l’échiquier mondial en tant que voix qui compte et en tant que partenaire incontournable dans le règlement des crises et dans le cadre, plus restreint, du renforcement des relations qui lient l’Algérie à des Etats avec lesquels notre pays est lié par des liens stratégiques, aussi bien en Afrique, au Moyen-Orient, en Europe de l’Est, en Asie qu’en Amérique latine.
Avant l’acquisition de l’Airbus A340-500, il se déplaçait à bord d’avions mis à sa disposition par la compagnie aérienne nationale Air Algérie ou d’appareils plus petits de type Gulfstream, gérés par le Groupe des liaisons aériennes ministérielles (GLAM), relevant de l’armée de l’air.
Pour rappel, tous les chefs d’Etat, y compris dans les pays les plus industrialisés, ne disposent pas d’un avion présidentiel.
N. D.
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