Un autre pays africain «ami» de l’Algérie poignarde les Sahraouis dans le dos
Par Karim B. – Le Makhzen pavoise. Un septième pays africain s’apprête à ouvrir un consulat dans la ville sahraouie occupée de Dakhla et «confirme [ainsi] ce remarquable élan de soutien franc, et de plus en plus prononcé, à la marocanité du Sahara», lit-on dans un média marocain. «Le Conseil des ministres du Burkina Faso qui s’est tenu à Ouagadougou, le mercredi 5 février 2020, a adopté un décret portant ouverture d’un consulat général de ce pays à Dakhla», apprend-on.
Cette décision porte à sept le nombre de représentations consulaires inaugurées par des pays africains au Sahara Occidental occupé depuis le 18 décembre 2019, en totale violation des résolutions des Nations unies et de la Charte de l’Union africaine. Outre les Comores, qui ont ouvert le bal, le Burkina Faso rejoint la Gambie, la Guinée, le Gabon, la République centrafricaine, Sao Tomé-et-Principe et la Cote d’Ivoire où le gouvernement fait face à une opposition farouche suite à sa décision de s’aligner sur les Etats africains inféodés à Paris, qui se rendent ainsi complices d’une atteinte flagrante au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.
«Alors que la question du statut du Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole toujours classée territoire non autonome par l’ONU en l’absence d’un règlement définitif, oppose depuis des décennies le Maroc aux indépendantistes du Front Polisario, l’agence de presse marocaine cite plusieurs pays africains dont la Côte d’Ivoire qui auraient ouvert des consulats au Sahara Occidental», commentent des médias ivoiriens qui s’interrogent sur la raison qui «peut justifier la démarche des autorités ivoiriennes, alors que le pays n’a ni intérêt économique, ni sociaux, ni ressortissants au Sahara Occidental».
«Attention au coup de bluff de la part des médias marocains. Certes, la République arabe sahraouie démocratique siège au sommet de l’UA aux côtés de la Côte d’Ivoire dans le cadre de l’organisation africaine mais, à ma connaissance, la Côte d’Ivoire n’a pas reconnu l’indépendance du territoire. Je comprendrais mal comment on peut installer un consulat dans un pays qu’on ne reconnaît pas», souligne une source ivoirienne proche de la commission de l’Union africaine, basée à Addis-Abeba, qui s’est confiée à la presse de son pays. Les médias ivoiriens doutent, de leur côté, que la Côte d’Ivoire ait le droit d’ouvrir un consulat au Sahara Occidental «au regard de ses engagements à l’Union africaine».
Par ces manœuvres illégales, le Maroc et ses complices menacent l’Union africaine de division. Des sources avaient mis en garde, dès l’annonce par Rabat de son souhait de réintégrer l’organisation africaine, contre les velléités inavouées du Makhzen qui cherchait à casser la cohésion au sein de l’UA en œuvrant à écarter le Sahara Occidental et à rallier à ses thèses le plus grand nombre d’Etats membres.
L’ouverture de consulats dans les territoires occupés par ces sept pays africains semble faire partie d’un plan plus large échafaudé par le Maroc et ses alliés pour aboutir à son objectif, celui d’empêcher définitivement la tenue du référendum et de mettre la communauté internationale devant le fait accompli.
K. B.
Comment (67)