La décision courageuse de Louisa Hanoune après sa libération de prison
Par Nabil D. – Loin de jubiler à l’annonce de sa libération, après des mois de détention arbitraire, la présidente du Parti des travailleurs (PT) est repassée à l’offensive dès sa sortie de prison. Réfutant la décision du tribunal militaire de Blida, Louisa Hanoune a décidé d’interjeter appel du jugement pour réclamer son acquittement pur et simple. Car la libération de la pasionaria ne signifie pas qu’elle a été innocentée dans le procès qui lui a été intenté pour s’être tout simplement réunie avec le frère et «conseiller officiel» de l’ancien président de la République.
L’avocat de Louisa Hanoune subodorait la remise en liberté de sa cliente, en déclarant avant le verdict qu’il avait grand espoir que cette dernière soit enfin libérée après plusieurs mois d’incarcération à la prison militaire de Blida. Il a, par ailleurs, rappelé que la présidente du Parti des travailleurs était protégée par l’immunité parlementaire au moment des faits qui lui sont reprochés et que, par conséquent, elle ne devait pas être jugée pour avoir participé à la réunion entre l’ancien patron des services de renseignement, le général Toufik, et Saïd Bouteflika à Dar El-Afia, sur les hauteurs d’Alger.
La libération de Louisa Hanoune, que certains médias veulent montrer comme étant une «victoire», n’en est pas une, estime la concernée qui a décidé, ainsi, de réclamer un verdict qui la réhabilite de façon claire. La justice militaire semble ne pas vouloir se déjuger car elle admettrait une grave erreur judiciaire dans le cas où elle aurait acquitté la prévenue. Cette dernière serait dans son droit de réclamer un dédommagement, voire une demande de sanctions à l’encontre des magistrats qui auraient prouvé ainsi avoir effectivement agi sur injonction de l’ancien chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd-Salah, qui tenait rigueur à la cheffe de file du PT pour avoir fait part de ses sérieuses inquiétudes après avoir été reçue dans son bureau.
Des indiscrétions révèlent, en effet, que Louisa Hanoune était «estomaquée» par l’indigence intellectuelle et l’irresponsabilité de son interlocuteur dont les propos étaient faits de bravades irresponsables et de menaces à l’encontre de tous ceux qui s’opposeraient à l’ancien clan présidentiel dont il défendait farouchement les dérives et les frasques.
N. D.
Comment (49)