Les étudiants reviennent en force sur le terrain de la contestation
Par Mounir Serraï – Les étudiants se sont fortement mobilisés en ce 51e mardi de marche à travers plusieurs villes du pays. Sous un soleil torride, ils ont battu le pavé pour réitérer leur détermination à aller jusqu’au bout des revendications exprimées par le Mouvement populaire pacifique du 22 février.
Alors que le Premier ministre présentait son plan d’action devant l’Assemblée populaire nationale (APN), les étudiants marchaient de la Place des Martyrs jusqu’à la Grande Poste en dénonçant vivement le maintien du système avec de nouveaux visages. «On ne demande pas d’améliorer le système politique qui est à l’origine des crises successives depuis 1962 mais son département est en démantèlement total pour construire une nouvelle République sur de véritables bases démocratiques», lance un étudiant devant la Faculté centrale. Les étudiants refusent de croire aux réformes engagées ou promises par le pouvoir.
Menus de pancartes à l’effigie de détenus politiques ou des figures historiques telles qu’Amirouche, Abane ou encore Larbi Ben M’hidi, les étudiants ont appelé à un «processus constituant» pour l’avènement d’une Algérie démocratique. Les étudiants ont dénoncé dans ce sillage les poursuites d’intimidation et de harcèlement contre les manifestants pacifiques à travers l’ensemble du territoire national. Les étudiants ont également dénoncé le double langage du pouvoir qui prône, d’un côté, l’apaisement par la remise en liberté de détenus du Hirak et, d’un autre, il continue les arrestations et les interpellations «abusives».
Ils ont aussi réclamé la libération de tous les détenus du Hirak et d’opinion. «Echaâb houwa li yeqarrar dawla madania (c’est le peuple qui décide, un Etat civil)», «Y amen ach yamen ach, issaba fel harrach (qui vivra verra la bande à El Harrach)», «Nous avons le droit à l’expression libre», «Nous avons le droit de décider de notre sort», «Le pouvoir, c’est le peuple» sont autant de slogans scandés durant cette marche.
La mobilisation a été également forte àOran, Constantine, Bouira, Tizi Ouzou et Béjaïa.
M. S.
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