52e vendredi de mobilisation : les manifestants réclament le transfert du pouvoir au peuple
Par Mounir Serraï – La mobilisation a été au rendez-vous ce 52e vendredi de marche pacifique contre le système. A une semaine de la célébration de la première année du Hirak, les Algériens se mobilisent à travers plusieurs villes et wilayas du pays pour réitérer leurs exigences d’«un véritable changement du système politique et pour signifier une nouvelle fois leur rejet à toutes les formes de replâtrage et de l’embellissement de la façade du système avec de nouveaux visages mais les mêmes pratiquement».
A Alger, des dizaines de milliers de manifestants ont afflué vers les rues du centre de la capitale, essentiellement venus des quartiers populaires de Bab El-Oued, de Bologhine, de Hammamet, de Belouizdad, d’El-Harrach et d’autres communes environnantes. Les slogans sont les mêmes. Les manifestants réclament un Etat civil, un Etat de droit et un véritable système démocratique qui permettrait au peuple d’exprimer sa volonté. «Koulna issaba trouh (on a dit que le gang doit partir)», «Où es-tu, justice ?», «Echaab houwa masdar essoulta (le peuple est la source du pouvoir)», «Il y a un seul parti, le parti du peuple» sont quelques slogans entonnés dans les rues de la capitale par des milliers de manifestants qui aspirent à une nouvelle Algérie de droit, de justice et de libertés.
Les manifestants ont brandi des portraits de figures politiques qui croupissent en prison comme Karim Tabbou mais aussi de figures historiques mortes pour l’indépendance de l’Algérie, comme Larbi Ben M’hidi, Abane Ramdane, Ali La Pointe ou encore le colonel Amirouche. Ils ont réclamé la libération de tous les détenus d’opinion et dénoncé la sanction prononcée contre le procureur adjoint de Sidi M’hamed en raison de sa demande de libérer des manifestants arrêtés pour leur participation pacifique au Hirak.
Les manifestants annoncent d’ores et déjà la préparation d’une marche grandiose vendredi prochain, qui sera la veille du 22 février, qui représente le début du Hirak en 2019. «Makanch derbi kayen hirak», scandaient les manifestants.
Les marches ont été également importantes dans d’autres villes comme Bouira, Constantine, Oran, Béjaïa, Tizi Ouzou et Annaba. Les manifestations d’une ampleur moindre ont eu lieu dans d’autres wilayas, comme Mostaganem, Sidi Bel-Abbès, Bordj Bou Arréridj, Sétif et Boumerdès.
M. S.
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