L’arroseur arrosé

Mohamed Mokadem
Mohamed Mokadem. D. R.

Par Abdelkader S. – Il a été pris dans les filets. Après avoir longtemps braqué ses projecteurs avec une anormale ardeur sur les membres du «gang» et «l’hydre de la corruption», le voilà qui passe de l’autre côté de la caméra. L’ineffable Anis Rahmani, de son vrai nom Mohamed Mokadem, aura marqué l’histoire de la presse algérienne par son entrisme et son opportunisme qui a inauguré une ère sombre pour la corporation, faite de chantage, de luxure, de diffamation, d’atteintes à la vie privée des gens, de sale besogne, de soumission au puissant du moment. Bref, une ère déshonorante pour un métier que les martyrs de la décennie noire avaient rehaussée par leur sacrifice pour la gloire de la plume libre.

Scènes de liesse dans les rues après l’annonce de l’arrestation de celui dont la réputation est traînée dans la fange chaque vendredi. Comble de l’insolence, son communiqué qu’il a fait signer par le «groupe Ennahar» – c’est-à-dire lui et lui –, s’enorgueillit de prendre fait et cause pour le Hirak qui le vilipende, le conspue, le flagelle à chaque manifestation et sur les réseaux sociaux, ultime refuge contre sa «toute-puissance» cathodique.

Le Mohamed Mokadem qui est jeté en pâture à la vindicte populaire et exhibé comme une bête de cirque n’est pas le journaliste qui aurait été arrêté pour avoir fait preuve d’un louable courage ou d’un consciencieux professionnalisme, mais tout simplement le membre d’une coterie qui subit le changement du cours des événements. Solidement adossé à l’ancien cercle présidentiel, il n’en était pas moins dans le collimateur des tenants du pouvoir qui attendaient que son mastodonte médiatique qui a envahi les foyers soit remplacé pour qu’il ne laisse pas un vide après l’incarcération de son «directeur» et l’assèchement de ses ressources financières multiples et suspectes.

Ses exécuteurs ont estimé que son heure était venue dès lors qu’un de ses disciples de la même engeance qui préside aux destinées d’une télévision également du même acabit, a été jugé apte à prendre la relève. Ce n’est pas par hasard que cette pièce de rechange a fait preuve d’une diligence enthousiasmée dans l’annonce de l’arrestation du gourou, énumérant ses forfaits avec un emballement difficilement dissimulable et anticipant le nombre d’années que le «tueur à gages» devra passer derrière les barreaux.

La page Mohamed Mokadem, alias Anis Rahmani, est tournée. Une autre s’ouvre. Elle a pour noms Habet Hannachi et El-Hayat TV. Les deux ex-comparses partageant la même allergie au scrupule.

A. S.

 

Comment (7)

    Fellag
    14 février 2020 - 18 h 12 min

    Les Chinois ont leur virus le conarovirus 19, et l’Algérie avec le virus conarcorrompus 5/7/62.le virus Algérien a causé plus de victime que celui des Chinois,normal nous sommes plus gourmand et sans cerveau

    Anonyme
    14 février 2020 - 14 h 21 min

    Sur la photo, Rahmani est accompagné de qui

    MOKRANE N'NNA
    14 février 2020 - 13 h 50 min

    Comment se fait-il qu’un bonhomme pareil ait pu atteindre un tel sommet au sein du pouvoir Algérien ?
    LÀ, EST LA VÉRITABLE QUESTION…

    Comment se fait-il que Bouteflika soit devenu « président » ? QUI L’A RAMENÉ À LA PRÉSIDENCE ALGÉRIENNE…? ALORS QU’IL N’AVAIT QU’UNE MISSION ET UNE SEULE : DÉTRUIRE L’ALGÉRIE !!! TOUT LE MONDE SAVAIT QU’IL ÉTAIT L’HOMME LIGE DES PAYS ÉTRANGERS tel LA FRANCE, ISRAEL, LE MAROC et bien d’autres puissances encore…
    La question : QUELS SONT CES HOMMES QUI DÉSIGNENT DE TELS TRAITRES ? QUI SONT-ILS ? CE SONT CEUX-LÀ LES VRAIS COUPABLES…

      Le Temps
      14 février 2020 - 18 h 55 min

      oui Mais Tes questions ont 20 ans de retard malheuresement ….et des Millions de votes pour Bouteflika MANDAT apres MANDAT ne soyons pas Dupes se cacher dérriere son petit doigt c est facile LES ALGERIENS ONT toujours voté massivement BOUTEFLIKA

    Zaatar
    14 février 2020 - 10 h 56 min

    On a compris le sens, cependant, on glisse entre les mailles du filet pour signifier qu’on a pu passer et échapper à qq chose, mais on tombe dans les mailles du filet pour dire qu’on s’est fait prendre. Car me semble t’il on ne tombe pas entre les mailles du filet…juste en remarque.

      Rédaction
      16 février 2020 - 22 h 31 min

      Bien vu. Merci pour la correction.
      AP

    Anonyme
    14 février 2020 - 10 h 39 min

    « Comble de l’insolence, son communiqué…s’enorgueillit de prendre fait et cause pour le Hirak qui le vilipende, le conspue, le flagelle à chaque manifestation… »
    C’est ce que faisait Gaïd Salah de son vivant, et c’est ce que continuent de faire Tebboune et ceux qui l’ont placé à la présidence.

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