Le RCD dénonce le «populisme» du gouvernement Djerad
Par Mounir Serraï – Le RCD a vivement critiqué le plan d’actions du gouvernement Abdelaziz Djerad. Dans une déclaration sanctionnant la réunion de son secrétariat national, le parti de Mohcine Belabbas estime que rien de nouveau n’a été apporté pour faire face à la situation de crise que traverse le pays à tout point de vue.
«Une année après cette date historique du 22 février, l’ampleur du rejet de la gouvernance du pays n’a pas faibli. Le pouvoir de fait, avec les incarnations qu’il se donne dans différentes conjonctures, démontre, une fois de plus, que seule compte sa pérennité, y compris en risquant de mettre en péril celle du pays», relève le RCD, pour lequel «après le coup de force du 12 décembre pour installer au poste le chef de l’Etat un président potiche, le pouvoir de fait poursuit, dans un climat de chantage à la faillite financière, sa politique de répression des manifestations publiques, d’interdiction des réunions politiques de l’opposition démocratique et de la société civile, de fermeture des médias à toutes les voix discordantes et de maintien en prison de militants politiques engagés dans le Hirak».
Il considère que le programme du gouvernement «aligne et compile des slogans populistes comme le fameux L’homme qu’il faut à la place qu’il faut des années 1970 (l’accès aux fonctions de responsabilité sera désormais tributaire de la qualification et du mérite !) ou alors sur des lieux communs dans les domaines de l’industrie, l’agriculture ou le secteur du tourisme que le gouvernement pense faire revivre par la formule éculée de la facilitation des procédures de l’obtention des visas au profit des touristes étrangers».
«Passe sur le foisonnement de dispositifs de lutte contre la corruption alors que la pierre angulaire de la traque de cette autre constante nationale réside dans l’indépendance de la justice», poursuit cette formation qui exige un changement radical du système politique à travers un processus constituant.
«Au plan économique et social, les observateurs se demandent comment le gouvernement, rejeté par tout le peuple algérien, compte faire baisser le chômage dans une conjoncture de marasme économique, en feignant faire de la création des emplois …une approche strictement économique, d’autant plus qu’aucun financement alternatif en dehors du recours au budget de l’Etat n’est explicitement évoqué dans son texte», fait remarquer le RCD qui aborde également les supputations sur la revalorisation du SMIG, en précisant qu’il faudra d’abord revenir à «la définition universelle du salaire minimum garanti qui ne peut inclure aucune prime ou indemnité qui sont du ressort des conventions collectives».
«Les études sommaires largement diffusées dans la presse nationale indiquent qu’aucun foyer ne peut vivre décemment avec moins de 50 000 DA. Il est par conséquent utile de préciser que tout salaire de base net inférieur à 35 000 DA ne saurait être considéré comme une volonté d’améliorer le pouvoir d’achat de l’immense majorité des salariés», ajoute ce parti pour lequel «seule une alternative politique qui réunit les conditions de l’expression de la souveraineté populaire quant au choix de la nature des institutions à mettre en place pour concrétiser un nouveau départ pour le pays constitue une réponse viable aux revendications du peuple algérien».
Le RCD affirme qu’il continuera d’œuvrer pour «un rassemblement le plus large de toutes les forces qui s’opposent à l’agenda du pouvoir».
M. S.
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