Panique à Ennahar : vers une vague de démissions après la chute de Mokadem
Par Mohamed K. – Selon des indiscrétions qui nous parviennent de l’intérieur de la chaîne Ennahar TV et du quotidien arabophone éponyme, de nombreux journalistes et administrateurs s’apprêtent à déposer leur démission, dans le sillage de l’arrestation du directeur de ces deux médias pour des affaires qui ne sont en rien liées à sa profession de journaliste. De nombreuses sources indiquent, en effet, que ce qui peut être désormais appelé «l’affaire Anis Rahmani» est loin d’avoir livré tous ses secrets. Ces sources indiquent que l’enquête lancée par les services de la gendarmerie et par la justice risque de dévoiler au grand jour des collusions insoupçonnées et un enrichissement illicite qui dépasseraient tout entendement.
Ces mêmes sources croient savoir que de nombreux collaborateurs de Mohamed Mokadem, alias Anis Rahmani, seront convoqués par la justice dans les jours à venir et pourraient même être impliqués dans des affaires de chantage, d’extorsion de fonds, de fuite de capitaux et de complicité dans les nombreux chefs d’accusation pour lesquels le patron de cet empire médiatique a été placé sous mandat de dépôt.
Une grosse somme d’argent en monnaie locale et en devise étrangère aurait été saisie au domicile du prévenu. Elle s’élèverait à quinze millions de dinars et à près d’un million d’euros, selon des cyber-activistes particulièrement remontés contre celui qui avait, il y a un peu plus d’une année, mené une campagne acharnée contre des artistes et des sportifs qui seront injustement incarcérés suite à la jonction d’intérêts entre l’ancien cercle présidentiel, des hauts gradés au sein de la Gendarmerie nationale et le directeur d’Ennahar TV.
Le groupe médiatique, bâti par Mohamed Mokadem sur le chantage et l’intelligence politique avec les tenants du pouvoir, qui se sont servis de la chaîne pour régler leurs comptes avec leurs adversaires, ne tiendra pas longtemps, selon de nombreuses sources qui relèvent qu’Ennahar TV devrait soit disparaître du paysage audiovisuel et être remplacée par El-Hayat TV, tenue par un ancien employé de Mohamed Mokadem, soit subir le même sort que la télévision d’Ali Haddad, récupérée par le pouvoir et réorientée politiquement contre son propre propriétaire.
M. K.
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