L’attentat de Timiaouine commandité par la mafia de la contrebande dans le Sud ?
Par Nabil D. – L’attentat kamikaze de Timiaouine aurait été commandité par la mafia de la contrebande, selon le journaliste exilé à Londres Saïd Bensedira. Ce dernier a affirmé, dans un enregistrement vidéo diffusé sur les réseaux sociaux, détenir des informations qui confirmeraient cette piste. Selon lui, un chef contrebandier emprisonné continuerait de diriger ses éléments à partir de sa cellule.
Cependant, des sources généralement bien informées affirment qu’il y a peu de chance que les contrebandiers recourent à un attentat kamikaze pour se venger de l’armée qui empêche leurs activités illégales. Mais ces sources soulignent qu’une collusion existe bel et bien entre la mafia de la contrebande et les groupes terroristes et que les deux scellent parfois des alliances quand la contrebande n’est pas le fait des terroristes eux-mêmes. «L’utilisation d’une bombe humaine contre un détachement militaire de l’ANP signifie que le crime organisé a franchi une nouvelle étape en Algérie», relèvent nos sources.
Avec la saisie d’une quantité pharamineuse de cocaïne – 701 kilogrammes – au port d’Oran par l’armée en mai 2018, l’Algérie entrait de plain-pied dans une nouvelle ère du narcotrafic. L’affaire avait ébranlé l’opinion publique nationale et déstabilisé les institutions de l’Etat au point où les répliques de ce séisme se font encore ressentir. Le procès du principal inculpé s’ouvrira dans les jours à venir et le fils du président Tebboune en personne est jugé dans ce qui est communément appelé «l’affaire du Boucher». Récemment, près de deux milliards de centimes et de cent mille euros en faux billets ont été saisis par la gendarmerie dans une ville de l’ouest du pays. Une somme jamais atteinte qui confirme cette tendance à l’accroissement inquiétant du crime organisé à grande échelle dans le pays.
L’attentat de Timiaouine avait coïncidé avec une attaque contre des éléments de l’armée égyptienne dans le Sinaï. Des observateurs n’avaient pas manqué de voir un lien entre les deux actions terroristes qui intervenaient dans le contexte des tractations sur l’épineux dossier libyen dans lequel l’Algérie comme l’Egypte jouent un rôle prépondérant, les deux pays étant directement impactés par la guerre civile qui fait rage en Libye.
Qu’en est-il réellement ? Le journaliste Saïd Bensedira vient de jeter un pavé dans la mare en orientant les recherches sur une nouvelle piste. Mais il y a peu de chance que l’opinion soit informée des résultats de l’enquête, vu la sensibilité du sujet et ses ramifications tentaculaires.
N. D.
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