Les premières mesures du président Tebboune contre les fils de Gaïd-Salah
Par Abdelkader S. – Nous apprenons de sources sûres que le ministère de la Défense nationale n’a pas renouvelé le contrat qui lie les fils de Gaïd-Salah à l’armée, relatif à la fourniture des casernes de l’est du pays par les boulangeries de l’ancien chef d’état-major. Les fils de Gaïd-Salah ont été invités à soumissionner comme tous les autres fournisseurs, contrairement aux années précédentes où Gaïd-Salah imposait son pain aux soldats de l’ANP. Nos sources indiquent, par ailleurs, que le ministre du Commerce a opposé une fin de non-recevoir aux sollicitations des fils de Gaïd-Salah qui croyaient pouvoir obtenir encore les faveurs du gouvernement.
En outre, a encore appris Algeriepatriotique, les services de la wilaya d’Annaba a sommé les fils de Gaïd-Salah d’arrêter immédiatement les travaux de construction d’une villa attenante à celle de l’ex-chef d’état-major, mort d’une crise cardiaque le 23 décembre dernier. La construction a été entamée sans autorisation des autorités compétentes, ont précisé nos sources. Les fils de Gaïd-Salah n’avaient, jusqu’à la disparition subite de leur père, besoin d’aucun justificatif, ni d’aucune permission pour accaparer des terrains ou monter des affaires.
Algeriepatriotique faisait remarquer dans un précédent article que les fils de Gaïd-Salah ne pouvaient pas échapper à la justice. Des sources informées avaient expliqué, en effet, que la convocation de ceux dont les citoyens réclament l’emprisonnement lors des manifestations était inévitable dans la mesure où ils seront cités dans le procès de leur ancien associé Baha-Eddine Tliba. Ce dernier, faut-il le rappeler, a proféré de graves accusations contre les fils et le gendre de l’ancien chef d’état-major.
L’arrestation de l’homme d’affaires Laïd Benamor devrait enfoncer les fils de Gaïd-Salah qui lui assuraient sa protection contre de grosses sommes d’argent, jusqu’à ce que l’ancien vice-président du FCE soit rattrapé par les affaires et rejoigne les «oligarques» à la prison d’El-Harrach.
Le député déchu de son immunité parlementaire Baha-Eddine Tliba, rapatrié de force de Tunisie où il s’était réfugié, avait conditionné sa présentation devant le juge par l’acceptation de sa propre plainte contre les fils de l’ancien homme fort de l’armée dont il a révélé de nombreuses infractions à la loi, notamment des faits de corruption, de détournements de foncier, des passe-droits et d’indus avantages rendus possibles grâce à la positon de leur père. Plus grave, Baha-Eddine Tliba a carrément accusé l’un des fils de Gaïd-Salah d’avoir causé la mort de l’ancien wali d’Annaba, Mohamed-Mounib Sendid, qui aurait succombé à une crise cardiaque suite aux pressions et aux menaces dont il aurait été victime.
Ahmed Gaïd-Salah avait fait un malaise alors qu’il était en déplacement à Oran, lorsque Baha-Eddine Tliba avait commencé à divulguer des secrets liés aux affaires qui le compromettaient directement, lui et son proche entourage. Les services secrets avaient alors été instruits de rapatrier le «trop bavard» ex-député par tous les moyens et de l’emprisonner, au plus tôt, pour éviter que ses révélations aient un impact sur l’opinion publique et fragilisent le puissant patron de l’armée dans un contexte marqué par des manifestations persistantes contre le système qu’il s’échinait à sauver.
A. S.
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