L’homme d’affaires Youcef Baâdja lance une télé à Genève pour contrer l’intox
Par Houari A. – L’homme d’affaires établi en Suisse Youcef Baâdja a décidé de créer une chaîne de télévision à partir de Genève appelée Icosium News. Youcef Baâdja s’est fait connaître ces derniers mois après avoir révélé de graves crimes économiques commis par ses anciens associés et dans lesquels sont impliqués de hauts gradés de l’armée et des magistrats. Après avoir puisé tous les recours en Algérie pour être rétabli dans ses droits et récupérer son argent dont il affirme avoir été spolié, l’ancien trader à la City de Londres s’est vu contraint de déposer plusieurs plaintes devant les juridictions étrangères, en France, en Espagne, en Allemagne, en Grande-Bretagne et en Suisse.
Youcef Baâdja, qui dit avoir été ruiné par une véritable pègre qui continue de sévir en Algérie, avait annoncé, il y a quelques semaines, son intention de créer une chaîne de télévision pour répondre à la «campagne mensongère» dont il fait l’objet de la part de certaines chaînes de télévision privées algériennes qu’il accuse d’être à la solde d’officines secrètes et d’être elles-mêmes impliquées dans des affaires de fuite de capitaux et de trafic d’influence. Il a annoncé, dans un premier message lancé ce mardi, qu’il s’apprêtait à diffuser quatre ou cinq émissions expérimentales avant de lancer sa chaîne de façon officielle et définitive.
Le patron de Baadja Group Invest avait affirmé, en décembre dernier, qu’il allait passer à une nouvelle étape dans son action, en recourant aux médias étrangers pour dénoncer les dignitaires du régime qui ont participé à sa faillite après qu’il eut décidé d’investir en Algérie en 2009, à son grand dam, puisque, dit-il, il a découvert une véritable mafia qui gangrène l’économie nationale. L’homme d’affaires se dit victime d’une cabale, assure qu’il ne se laissera pas faire et compte recourir à la presse occidentale pour riposter à la campagne médiatique qui le cible à travers des médias inféodés au régime. Entretemps, il semble avoir changé d’avis et préféré créer son propre support médiatique pour se défendre et dévoiler les dessous de l’affaire.
Youcef Baâdja n’était pas connu du grand public en Algérie. Jusque-là discret, il s’est néanmoins associé à de gros pontes du business local avec lesquels il a créé des sociétés d’importation, le concerné étant spécialisé dans le négoce, selon son curriculum vitae.
Selon un portrait qui lui a été consacré par un magazine algérien, Youcef Baâdja a intégré la Bourse de Londres en 1998 où il a pu amasser une fortune. En 1999, il fonde un cabinet de conseil financier à Londres. En 2006, il occupe le poste de président-directeur général à la tête d’un fonds d’investissement à Dubaï. Une année plus tard, il est nommé vice-président de la chambre de commerce arabo-suisse et devient conseiller économique auprès de l’OMC à Genève, avant d’être nommé PDG de Nobel Group en Suisse.
L’homme d’affaires polyglotte, qui a commencé sa carrière à la Deutsche Bank en tant que superviseur à la Bourse, affirme n’avoir bénéficié d’aucune aide de l’Etat, en insistant sur le fait que tous ses projets ont été financés sur fonds propres.
H. A.
Comment (46)