Célébration du 1er anniversaire du Hirak : Alger bouclée par un imposant dispositif sécuritaire
Par Mounir Serrai – «J’ai mis plus de deux heures de Boufarik à Gue de Constantine. Il n’y a pas eu d’accident mais plusieurs barrages de contrôle de la Gendarmerie nationale et de la police. Tous les véhicules hors wilayas sont soumis à un contrôle rigoureux. Pour mon malheur, je conduisais un véhicule de service immatriculé à Blida», a témoigné un habitant d’Alger qui travaille à Blida. Et il n’est pas le seul à souffrir ce jeudi d’une épouvantable congestion de la circulation à cause de l’installation sur tous les accès routiers menant vers la capitale de barrages de contrôle et de filtrage d’automobilistes.
La capitale, qui commence à accueillir les premiers manifestants, est quadrillée et bouclée par une multitude de points de contrôle des services de sécurité qui ont massivement investi les principaux axes routiers menant vers le Alger.
Qu’on prenne l’autoroute Est-Ouest, les RN 5, 12, 1 ou 24, même dispositif et même peine. Certains automobilistes ont subi de minutieuses fouilles. Souvent, les services de sécurité arrêtent les véhicules à bord desquels il y a plus d’un homme. Ils demandent la destination, le motif du déplacement et la pièce d’identité de chaque passager. Ils fouillent même les sacs, s’il y en a, à la recherche visiblement d’un indice ou signe de probables manifestants.
Ainsi donc, une année après, on mobilise tous les moyens sécuritaires pour empêcher un maximum de personnes de participer aux marches de vendredi. Surtout que celle-ci revêt un cachet particulier en ce sens qu’elle marque une année de lutte pacifique pour le changement radical du système politique.
Ces dispositifs sécuritaires ont suscité beaucoup de colère chez les citoyens. Sur les réseaux sociaux, c’est l’indignation totale. «On décrète le 22 février comme journée nationale mais on nous empêche de la célébrer. Quel pouvoir !» lance un internaute qui ne voit aucun signe de changement pointer à l’horizon. Pour beaucoup d’entre eux, le pouvoir a peur du Hirak qu’il qualifie pourtant de «béni».
M. S.
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