La jeune Messouci administre une leçon magistrale à un représentant du système
Par Abdelkader S. – Samira Messouci a administré une leçon d’anthologie au wali de Tizi Ouzou lors d’une réunion tenue ce mercredi au siège de la wilaya. «Monsieur le représentant du système, vous vous êtes prosterné pendant des années devant un cadre que vous avez voulu imposer au peuple une énième fois et que le peuple a rejeté d’une manière magistrale. Aujourd’hui, vous osez faire du chantage à une Assemblée souveraine et mettre en péril le développement de la wilaya de Tizi Ouzou à cause d’un cadre qu’aucun citoyen ne reconnaît et dont aucune loi n’exige la présence dans cette salle, cadre qui a eu pour seule voix dans cette wilaya la vôtre. Pour vous, il ne peut y avoir de développement sans cadre ; pour nous, il ne peut y avoir un développement avec vous et avec le système que vous représentez», a martelé la jeune militante libérée récemment après plusieurs mois d’emprisonnement arbitraire. Samira Messouci réagissait à un incident qui avait eu lieu avant l’ouverture de la rencontre, lorsque les représentants de l’Etat ont exigé que le cadre officiel d’Abdelmadjid Tebboune soit accroché dans la salle.
S’exprimant avec une grande aisance dans la langue de Molière, la jeune militante a affirmé que s’«il est vrai que j’ai recouvré ma liberté, l’Algérie reste prisonnière d’un système illégitime qui est prêt à enterrer la patrie pour assurer sa survie». «Je ne veux pas donner l’impression d’être radicale dans mes propos, mais la radicalité contre ce système est une revendication et une exigence populaires», a-t-elle souligné. Et d’apostropher le wali : «Aujourd’hui, on vient parler du développement de la wilaya de Tizi Ouzou, mais de quel développement pouvons-nous parler quand des milliards sont dilapidés par une secte au pouvoir, alors qu’on alloue des miettes aux véritables acteurs du développement que sont les P/APC (les maires, ndlr), tout en leur mettant les bâtons dans les roues et en leur faisant subir toutes sortes de pressions ?»
«De quel développement pouvons-nous parler lorsque des projets structurants inscrits depuis des années n’arrivent pas à voir le jour jusqu’à maintenant, lorsque le premier responsable de la wilaya est issu d’une nomination illégale et anticonstitutionnelle et représente un système que le peuple ne cesse de rejeter ?» s’est encore interrogée Samira Messouci. «A ma connaissance, pour avoir un développement, il faut d’abord avoir un Etat, des institutions légitimement élues et un peuple. Le peuple est là, il est dans la rue et exige la chute de ce système ; quant à l’Etat, il demeure pris en otage par un pouvoir rejeté par plus de 90% d’Algériens», a souligné la militante, avant de conclure : «Le peuple est contre le pouvoir, et ce dernier est non seulement contre le peuple, mais il combat de toutes ses forces tout ce qui est en relation avec le développement en Algérie.»
A. S.
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