Abdelaziz Rahabi : «L’ancien président Abdelaziz Bouteflika doit être jugé»
Par Kamel M. – Abdelaziz Rahabi a affirmé que «tous les chefs d’Etat de par le monde peuvent être convoqués par la justice si cela est nécessaire». S’exprimant sur la chaîne de télévision proche du pouvoir El-Bilad TV, l’ancien diplomate a précisé que «le président de la République en Algérie a une part de responsabilité dans la corruption, dès lors, il est lui aussi passible de poursuites en justice», en réponse à une question sur la possibilité de présenter l’ancien président Abdelaziz Bouteflika devant le juge dans le cadre des procès qui ont cours actuellement au tribunal de Sidi M’hamed.
«Quand nous avions posé, il y a plusieurs années, le problème de l’incapacité du président de la République d’exercer sa fonction parce qu’il était malade, parce qu’il ne se déplaçait plus à l’étranger, parce qu’il ne s’adressait plus aux Algériens, parce qu’il ne réunissait plus le Conseil des ministres, nous étions qualifiés d’ennemis de la nation, de main étrangère et j’en passe», a rappelé Abdelaziz Rahabi, en estimant que «le président Bouteflika assume une responsabilité politique dans la corruption car il l’a couverte». «Son procès dans son état de santé actuel ne peut cependant être que symbolique», a-t-il néanmoins souligné.
«Le président de la République ne jouit d’aucune autre immunité que celle que lui confère la fonction suprême, il est donc justiciable en matière de crime économique comme n’importe quel citoyen», a encore assuré Abdelaziz Rahabi. «Les Premiers ministres et les ministres qui sont jugés actuellement dans des affaires de mauvaise gestion et de dilapidation des deniers de l’Etat affirment tous qu’ils ont accordé les crédits et les avantages pour lesquels ils ont été emprisonnés sur instruction du président de la République, ce dernier assume donc une responsabilité politique», a encore insisté l’ancien ministre de la Communication.
De nombreux citoyens s’interrogent, en effet, sur les raisons qui font que l’ancien président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant quatre mandats successifs, n’est jamais cité dans les procès des hommes d’affaires accusés d’avoir profité de leur proximité avec l’ancien cercle présidentiel pour constituer des fortunes colossales de façon illicite.
K. M.
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