Goudjil censure un sénateur pour avoir posé une question sur le coronavirus
Par Nabil D. – Le président par intérim du Conseil de la nation a recadré un sénateur pour avoir posé une question gênante au ministre des Transports relative aux risques de propagation du coronavirus en raison de la reprise des vols de et vers la Chine. Le membre du Sénat s’est adressé au membre du gouvernement en soulignant que la santé des Algériens doit passer avant les intérêts économiques et diplomatiques, quand bien même l’Algérie est liée avec la Chine par des relations amicales.
Salah Goudjil a interrompu le sénateur en s’appuyant sur les «textes réglementaires» de la chambre haute du Parlement et en lui reprochant de s’en être éloigné. Le remplaçant «provisoire» d’Abdelkader Bensalah n’a pas manqué de faire un clin d’œil à l’Exécutif dont il a affirmé que cela relevait de ses compétences, en ajoutant que le gouvernement était bien placé pour gérer cette question.
Par cette attitude incompréhensible, au moment où les Algériens, comme tous les peuples de la planète, s’interrogent sur la menace de cette pathologie qui atteint 100 000 personnes à travers le monde, selon les derniers chiffres officiels, Salah Goudjil a démontré, dénoncent des commentateurs irrités par cette «politisation d’une affaire de santé publique qui doit normalement transcender tous les clivages», qu’il «veille plus à épargner toute critique contre le gouvernement qu’à assurer une meilleure protection des citoyens».
Récemment, le rapatriement de ressortissants algériens de Chine a provoqué une vive polémique lorsque les Algériens ont découvert, stupéfiés, que l’avion d’Air Algérie avait ramené à son bord une majorité de ressortissants chinois travaillant dans les nombreux projets de construction dans le pays. Le directeur général de la compagnie aérienne nationale avait affirmé, pourtant, que seuls des citoyens algériens bloqués en Chine allaient être ramenés et qu’il ne s’agissait pas d’un vol commercial ordinaire.
Cet éparpillement ajouté au blâme infligé par le président du Conseil de la nation à un sénateur pour avoir soulevé ce problème est symptomatique d’une gestion cafouilleuse à tous les niveaux, au moment où de nouveaux cas sont signalés chaque jour dans différentes régions du pays.
N. D.
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