Ses apparitions ont diminué d’un coup : où est passé Abdelmadjid Tebboune ?
Par Houari A. – Très actif depuis son lancement dans la «course» à la fonction suprême, Abdelmadjid Tebboune a fait des apparitions timides ces derniers jours. La dernière en date l’a été à son bureau où il recevait les représentants d’une organisation nationale et un ancien candidat malheureux à la présidentielle. Surmenage ? Fatigue ? Retrait prémédité de la scène pour mieux rebondir ? Le nouveau locataire d’El-Mouradia avait compris, dès sa prise de fonctions, qu’il devait combler le vide laissé par son prédécesseur depuis six longues années, troquant le palais présidentiel pour la résidence de Zéralda, transformée en clinique.
Abdelmadjid Tebboune a forcé le pas pour rattraper le retard et effacer l’image du président-fantôme dont le cadre a provoqué un mouvement de contestation populaire inextinguible plus d’une année après son déclenchement. Déplacements à l’étranger, valse de chefs d’Etat et de ministres des pays impliqués dans le dossier libyen, discussions avec des personnalités nationales, préparation de la nouvelle Constitution, rencontre avec les walis et tiraillements au sommet du pouvoir à cause du lourd héritage légué par Gaïd-Salah sont autant de missions qui incombent au nouveau Président, amoindri par son manque de légitimité. Un handicap qui rend sa tâche d’autant plus difficile que l’espoir d’un rétablissement de la confiance entre le régime et les citoyens semble s’éloigner de plus en plus.
De nouvelles échéances importantes attendent le président Tebboune, au premier rang desquelles le référendum pour la nouvelle Loi fondamentale qui risque de lui faire revivre le cauchemar du 12 décembre. Abdelmadjid Tebboune n’est pas censé ignorer qu’il ne pourra pas gouverner si, dans les mois à venir, il n’aura pas réussi à éteindre la flamme du Hirak et à faire participer ses représentants à son programme de réformes politiques dans le cadre des prochaines législatives. En appelant de tous ses vœux à l’instauration d’un régime semi-présidentiel, le successeur d’Abdelaziz Bouteflika, qui a régné sans partage pendant vingt ans, drague à la fois l’opposition traditionnelle incarnée par les partis et la société civile représentée par le Hirak dont il escompte une adhésion à sa démarche «réconciliatrice».
Nous en saurons sans doute plus lors du prochain Conseil des ministres qui se tiendra dans un contexte de plus en plus tendu ou ce 8 Mars, Journée internationale de la femme.
H. A.
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