Les islamo-conservateurs mènent une campagne enragée contre Amine Zaoui
Par Abdelkader S. – Les réseaux sociaux s’enflamment. Insultes, menaces, appels à la «lapidation». Le talentueux écrivain progressiste Amine Zaoui fait l’objet d’attaques virulentes de la part des islamo-conservateurs qui l’accusent de porter atteinte à la religion. L’ancien directeur de la Bibliothèque nationale n’a, pourtant, fait que mettre en garde contre un plan diabolique visant à implanter l’intégrisme en Kabylie pour, affirme-t-il, «encadrer» et «encercler» cette région frondeuse.
L’écrivain n’a à aucun moment, lors de son intervention dans une émission de la chaîne de télévision Dzaïr TV, attenté au culte musulman ou remis en cause la croyance ou la liberté de la foi. Son message était clair. «Nous avons toujours cru que la région de la Kabylie était quelque peu épargnée par la menace islamiste. Mais c’est faux. Il faut savoir qu’actuellement le nombre de mosquées qui ont été construites à Tizi Ouzou et Bouira est plus élevé qu’en Jordanie et aux Emirats arabes unis réunis», a constaté l’écrivain arabophone mais qui s’exprime en français de façon décomplexée.
Selon l’auteur de Festin de mensonges, c’est une stratégie politique «voulue» pour «encadrer et encercler la voix de la raison et de la rationalité». «Je ne suis pas contre la religion mais contre la religiosité», a insisté Amine Zaoui. «Le problème, ce n’est pas la religion», a-t-il expliqué, en affirmant qu’on pouvait être musulman, juif, chrétien ou agnostique sans que cela soit un souci. «Je connais la Kabylie village par village et je puis dire qu’il y a effectivement un danger et qu’il faut le signaler», a conclu le chroniqueur du quotidien Liberté.
De nombreux écrivains et journalistes ont apporté leur soutien à Amine Zaoui en dénonçant les tentatives de musèlement de la pensée libre. Pour le philosophe Hamid Zanaz, qui commente des attaques ayant vié l’écrivain pour une autre intervention sur les origines ethniques en Algérie, l’acharnement qui vise cet homme de lettres «n’a rien à voir avec ses propos». «Il s’agit ni plus ni moins que d’un groupe d’intégristes déguisés, médiocres, aigris et jaloux du succès de l’homme et de son talent», a écrit l’auteur de L’islamisme raconté à ma fille sur sa page Facebook. «Au lieu de détruire la réussite des autres, essayez de soigner votre échec !» a-t-il dénoncé.
A. S.
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