Garde à vue prolongée pour Drareni, Benlarbi et Hamitouche
Par Mounir. Serraï – Le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed a prolongé de 24 heures le mandat de dépôt pour le journaliste Khaled Drareni et les militants Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche pour «complément d’enquête».
Leurs avocats expriment leur incompréhension face à cette garde à vue prolongée, estimant que les faits pour lesquels ils ont été arrêtés, à savoir couverture d’une marche pour Khaled Drareni et participation à une marche pour les autres, ne nécessitent aucunement une enquête complémentaire. C’est ce qu’a affirmé l’un de leurs avocats, à savoir Abdelghani Badi, selon lequel cette mesure (garde à vue prolongée) n’est qu’«une démonstration de la proportion que prend le sécuritaire sur le judiciaire» puisqu’il s’agit d’une demande des services de la police.
Cet avocat considère cette mesure comme un moyen de gagner du temps afin de pouvoir «déverrouiller» le téléphone du journaliste Khaled Drareni. Ce dernier, selon les informations qui nous sont parvenues, a refusé de déverrouiller son téléphone. C’est la deuxième fois que le procureur prolonge la garde à vue à ces trois personnes arrêtées, faut-il le rappeler, lors de la marche de samedi à Alger.
Le journaliste Khaled Drareni a affirmé lors de son interrogatoire qu’il a été arrêté alors qu’il assurait la couverture de la marche de samedi à Alger. D’ailleurs, c’est lui qui a diffusé sur son compte Facebook les images de l’arrestation de Samir Benlarbi, un militant qui a déjà été mis en prison en septembre dernier avant qu’il soit jugé et relaxé cinq mois plus tard.
Un autre rassemblement de soutien à Khaled Drareni et de défense de la liberté de la presse a été organisé aujourd’hui près du tribunal de Sidi M’hamed. Munis de pancartes sur lesquelles on peut écrire «Libérez la presse», «Sahafa hora dimocratia (la presse libre et indépendante)» ou encore «La presse n’est pas un crime», les journalistes présents à ce sit-in s’élèvent contre la pression et les intimidations de journalistes. Mais pas seulement, ils dénoncent l’entrave à l’exercice de leur métier.
M. S.
Comment (12)