Il multiplie les déclarations hostiles : Mauro Pili ou l’obsession algérienne
Par Mourad R. – Décidément, ni le coronavirus qui sévit en Italie ni la récession économique que connaît la Sardaigne n’intéressent Mauro Pili, le sulfureux chef du parti autonomiste sarde Unidos. Seule l’Algérie tourmente les journées de cet ancien gouverneur de la région de Sardaigne et monopolise son discours politique. Notre pays étant coupable, à ses yeux, de vouloir tout bonnement s’approprier la mer de Sardaigne.
Ce faisant, et par cette propagande incessante, Mauro Pili, tente de se rapprocher de la droite de Matteo Salvini sur des postures souverainistes et espérer réaliser lors des prochaines élections un bien meilleur score que le récent et maigre 2,3% des régionales de 2019.
Dernier coup d’éclat du leader d’Unidos, son communiqué au vitriol, au terme de la visite du secrétaire d’Etat aux affaires étrangères, Manlio Di Stefano, à Alger et de ses entretiens avec les responsables algériens.
«Tout cela est du bluff, a-t-il indiqué, la rapine continue !» «En réalité, a-t-il poursuivi, ce qui compte à nos yeux, c’est qu’il y ait un décret présidentiel algérien, rédigé et signé en arabe, qui légalise l’occupation de la part de l’Algérie de la mer face à la Sardaigne. Un Etat sérieux, bien dans ses bottes, avec des représentants dignes de ce nom, aurait dû exiger l’annulation de ce décret et, seulement après, s’asseoir à la table des négociations, ce qui n’est pourtant pas si difficile à expliquer.»
Et d’ajouter : «Quant à la commission technique qui devrait être installée en mai, c’est un leurre, tout simplement parce que le gouvernement a préféré contourner le volet politique, tout en évitant l’aspect juridique du décret, car personne à Rome n’ose en exiger l’annulation.» «Ce qui me fait dire, a-t-il conclu, que l’Italie a décidé de subir en silence et que non seulement ce gouvernement ne défend pas les intérêts de son propre pays, mais j’ai comme l’impression, voire maintenant la certitude, qu’il agit en défense d’intérêts qui ne sont pas les siens !»
Des éléments de langage bien huilés et une prose aux relents obsessionnels, qui ont requis une mise au point du palais La Farnesina et du ministre des Affaires étrangères italien, Luigi Di Maio, qui a tenu à préciser que «contrairement aux spéculations politiques soulevées ici et là, je tiens à rassurer tout le monde, nos intérêts maritimes ne sont aucunement menacés par l’Algérie, un pays ami et partenaire sur tous les plans et à tous les niveaux, un pays de tout temps ouvert au dialogue, avec lequel nous nous engageons à convenir, dans les semaines à venir et ensemble, d’une nouvelle vision sur la gestion de nos intérêts communs en mer Méditerranée».
Une position claire et très appréciée à Alger, voulue par le président du Conseil italien, Giuseppe Conte, en personne, qui, nous dit-on à Rome, accorde aux relations algéro-italiennes une attention toute particulière.
M. R.
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