Biden le rempart ?
Par Mrizek Sahraoui – Depuis le 29 février dernier, date de la primaire en Caroline du Sud, largement remportée par Joe Biden, l’ancien vice-président aux côtés de Barack Obama, les élections pour l’investiture du candidat démocrate à l’élection présidentielle américaine du 3 novembre prochain ont pris une tournure inattendue et totalement chamboulées par les résultats des votes tout aussi imprévisibles. Désormais, Bernie Sanders, le socialiste américain, finalement un oxymore provocateur dans une Amérique éperdument libérale et pour des électeurs qui, visiblement, n’aiment pas le socialisme pas plus qu’ils n’apprécient ceux qui en portent et défendent les idées de gauche, n’est plus le favori.
C’est son rival, l’ancien vice-président rejoint par la quasi-totalité des autres candidats, qui a repris la place de leader démocrate pour être le rempart à Donald Trump, en difficulté à bien des égards. Sauf celles organisées dans des républiques bananières, une élection n’est jamais gagnée avant la proclamation des résultats. Mais force est de constater que, primaire après caucus, l’ancien vice-président a réussi à relancer sa campagne. Ainsi se profile le duel Biden-Trump à l’élection présidentielle américaine du 3 novembre prochain, le scénario tant redouté par le Président sortant et son équipe qui ont parié sur une confrontation face au sénateur du Vermont, vu comme une simple formalité par Donald Trump qui sent le vent tourner au fil des primaires gagnées par Joe Biden qui se dit engagé dans «une bataille pour l’âme de l’Amérique», un vaste programme.
La séduisante – et non moins improbable – prévision selon laquelle Donald Trump allait affronter Bernie Sanders, le candidat qui a chanté tout au long de sa campagne les vertus d’une société égalitaire, quand les autres, tous les autres, reprennent en chœur le refrain de la société de liberté, aurait de moins en moins de chance de se réaliser. Ainsi privé du duel tant espéré, Trump, peu enclin aux fanfaronnades ces derniers temps, devrait se résoudre à une élection qui s’annonce d’ores et déjà très disputée.
Occupés qu’ils sont par les primaires des démocrates, il semble importer peu aux Américains si le plan de paix en Afghanistan se dirige droit vers le statu quo, voire vers l’échec ; pas plus inquiets d’ailleurs si les Etats-Unis ont totalement perdu toute prépondérance dans les dossiers syrien et libyen.
C’est le monde qui se porte beaucoup mieux quand les Américains s’occupent uniquement de leurs affaires, serions-nous tentés de penser.
M. S.
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