Chute des prix du pétrole : comparaison entre l’Algérie et l’Arabie Saoudite
Par Houari A. – La chaîne d’information en continu France 24 a comparé l’impact de la chute brutale des cours des hydrocarbures sur l’Algérie et l’Arabie Saoudite. A la question «comment les pays arabes vont-ils être touchés par la guerre des prix entre Riyad et Moscou ?» l’analyste de la chaîne gouvernementale française a expliqué que l’Arabie Saoudite «prévoit des dépenses à hauteur de 272 milliards de dollars pour l’année en cours, alors que les ressources financières issues de la vente des hydrocarbures sont évaluées à 222 milliards de dollars, soit un déficit de 50 milliards».
Pour que l’Arabie Saoudite puisse atteindre ce chiffre, précise France 24, il faut que le prix de référence du baril se stabilise aux alentours de 55 dollars, alors qu’il est de 35 dollars actuellement, soit une perte sèche de 20 dollars par baril. L’Arabie Saoudite produit dix millions de barils par jour et en exporte sept millions, soit un manque à gagner de 140 millions de dollars par jour. Cette situation obligera les autorités saoudiennes à puiser dans les réserves de change du royaume qui s’élèvent à 500 milliards de dollars cependant que les projets gigantesques lancés par cette pétromonarchie nécessitent des rentrées d’argent plus conséquentes.
En Algérie, les dépenses s’élèvent à 65 milliards de dollars, alors que les bénéfices engendrés par l’exportation du pétrole et du gaz sont estimées à 52 milliards, soit un déficit de 10 milliards. Les prévisions sont revues à la baisse, soit 35 milliards de dollars pour l’année en cours, à condition que les prix du baril remontent pour se stabiliser aux alentours de 50 dollars, ce qui n’est pas évident. France 24 rappelle que les réserves de change baisseront à 51 milliards de dollars d’ici la fin de l’année en cours et que l’Algérie n’a d’autre choix que d’accélérer les réformes économiques.
S’agissant de la guerre pétrolière que se livrent Riyad et Moscou, la chaîne française affirme que si la Russie a refusé de baisser sa production, comme l’avaient demandé les Saoudiens, c’est pour ne pas perdre des parts de marché au profit des Etats-Unis qui en seraient les premiers bénéficiaires. Comparant les deux économies, France 24 a indiqué que le coût de revient d’un baril de pétrole en Arabie Saoudite est 50% inférieur par rapport à la Russie, en précisant que cette monarchie du Golfe détient des réserves de 400 milliards de barils, «ce qui lui permet de résister et de supporter la chute brutale des cours contrairement à la Russie qui détient des réserves évaluées à 80 milliards de barils».
«Mais la Russie peut, elle aussi, résister grâce à un excédent budgétaire évalué à 13 milliards de dollars et des réserves en or et en devises étrangères qui dépassent 560 milliards de dollars, outre une agriculture développée et l’exportation des armes, quand bien même les hydrocarbures sont la colonne vertébrale de son économie», fait remarquer la chaîne d’information qui estime qu’in fine, «tout le monde est perdant» et que les deux principaux protagonistes devront bien négocier pour en finir avec cette situation.
H. A.
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