Prières à la mosquée : des citoyens dénoncent une fatwa discriminatoire
Par Mounir Serraï – La décision prise par le Comité algérien de la fatwa de maintenir les mosquées ouvertes malgré la propagation inquiétante du coronavirus suscite de vives réactions des Algériens. Beaucoup d’entre eux trouvent irresponsable d’autoriser dans ce contexte de propagation les prières dans les mosquées, qui constituent des lieux de rassemblement très favorables à la propagation de ce virus mortel auquel le pays n’est nullement préparé.
«J’invite ces imams exégètes à reconsidérer leur décision et à prendre toute la mesure de la menace qui guette les Algériens. Il ne s’agit pas d’une simple épidémie. Si elle se propageait, elle causerait une grave catastrophe sanitaire. Si on ne fait pas la prière à la mosquée, ce n’est pas la fin du monde. Mais si on la maintient et le virus se propage, vous aurez tous les morts sur la conscience, car il y en aura inévitablement», lance un internaute. Il faut préciser que le Comité des imams a décidé d’interdire l’accès aux mosquées aux enfants, aux personnes âgées et aux femmes. Ce qui est aussi vu comme une décision «insensée». Car, s’il est vrai que les personnes âgées sont des sujets à risque, il n’en demeure pas moins que la contamination touche toutes les catégories.
«Qu’est cela veut dire ? Tout simplement que les hommes sont autorisés à ‘’attraper l’infection’’ et à la transmettre à leur tour à leur famille. Grave ! On n’a pas le droit de créer cette forme de discrimination et cette situation de non-sens, de peur d’offusquer la sensibilité des islamistes», dénonce un autre internaute. Aussi, beaucoup de hirakistes invitent ceux qui appellent à cesser les marches à plaider à la fermeture de tous les lieux d’entassement comme les mosquées, les parcs et les marchés de vente de produits non nécessaires à la vie de tous les jours. «La solidarité et le sens civique doivent compter plus que toute autre considération», souligne un autre internaute.
M. S.
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