Covid-19 ou la vengeance de la nature
Par Saadeddine Kouidri – Le Covid-19 est naturel et semble atteindre l’Homme à cause de la déforestation, de la déviation des grands fleuves, des nouvelles villes et autres grands travaux qui ont privé les animaux sauvages de leur milieu naturel. La thèse de la guerre bactériologique et les complots sont inventés pour faire croire à la fois à la supériorité de la recherche scientifique et aux services d’intelligence des pays comme la France et les Etats-Unis dans le but de porter préjudice aux magnifiques efforts de la Chine qui est arrivée à juguler le mal. Il faut rappeler qu’une semaine après la découverte du Covid-19, les Chinois avaient identifié le génome du virus qu’ils ont mis à la disposition de la communauté scientifique internationale. Par la suite, la Chine a diffusé le protocole de la lutte contre le virus qui s’avère efficace et qui est repris par tous les pays. Leur communication à elle seule prouve leur solidarité avec les peuples sans distinction en sus des dons de millions de masques à l’Italie, à la France, à l’Algérie, etc.
Par contre, la lutte des pays occidentaux contre le coronavirus est adossée à la guerre économique et financière qu’ils ne cessent de mener sans répit à la Chine. Leurs doctrinaires et théoriciens n’ont jamais cessé de clamer que les Etats ne doivent jamais s’ingérer dans la sphère économique au nom de la liberté d’entreprendre, mais lors de la crise bancaire de 2008, Obama avait débloqué des dizaines de milliards aux banques privées pour les sauver de la banqueroute. Faut-il rappeler que les patrons de ces banques et leur classe sociale en général s’opposaient à sa loi sur le minimum à la sécurité sanitaire au bénéfice des plus démunis que Trump a mis à mal ?
Aujourd’hui, Trump profite du virus pour demander au Congrès 1 000 milliards de dollars à injecter dans l’économie privée. Ce deuxième acte est une autre preuve que l’argent de leurs Etats n’est disponible que pour les riches. Cette vérité était visible depuis des lustres. Seulement, les intellectuels du pouvoir, les doctrinaires et autres philosophes ont été capables non seulement de cacher une telle évidence en manipulant jusqu’aux sciences pour mieux mithridatiser l’opinion des citoyens et entretenir la confusion entre démocratie populaire et démocratie bourgeoise. Leur système fait croire à l’égalité des chances pour culpabiliser la victime, c’est-à-dire les plus pauvres, et innocenter les coupables, les exploitants. Ce mensonge entretenu pendant des siècles a comme conséquence que les plus riches deviennent de moins en moins nombreux et de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus nombreux et de plus en plus pauvres. La société des riches devient comme un club qui se suffit à lui-même en plaçant sa fortune à la Bourse tout en s’éloignant de l’investissement. Pour préserver les Bourses, le club déclare les guerres, entretient les divisions entre les peuples, diffuse le mensonge, falsifie les sciences. Son monde ne sort d’une crise que pour entamer une autre en choppant un autre virus, ou carrément une autre guerre contre les peuples.
Le capitalisme est un système qui fait la guerre aux peuples après avoir exploité leurs forces de travail grâce auxquelles il a créé sa société d’opulence qu’il tente de préserver par tous les moyens.
Le Hirak doit profiter de cette pose santé pour analyser les enjeux stratégiques dans le monde.
Aujourd’hui, la nature semble se venger à travers l’animal sauvage, parce qu’elle n’a pas été respectée et, demain, ce sera à travers cet Homme que les pouvoirs n’ont cessé de déshumaniser.
Ces idéologues au service du pouvoir des riches vont jusqu’à faire croire que le spirituel n’est pas l’intelligence et que l’âme a été insufflée à l’Homme. La «science bourgeoise» va jusqu’à distancier le cerveau du reste du corps. Les idéalistes ont mené le monde à un-cul-de sac. L’idéologie des riches, qui est synonyme de mensonge, fait de plus en plus appel aux sciences qu’elle manipule. Elle fait la guerre aux philosophes des lumières, aux scientifiques – comme Marx et Darwin – pour nier le matérialisme, l’évolutionnisme, tout en retenant ce qui leur permettra de consolider leur mode de vie aux dépends de la nature jusqu’à inoculer le coronavirus à l’humanité.
On se demande à quoi est due la longévité du système capitaliste. A son idéologie adossée aux croyances religieuses et à sa parenté patentée à la nature. Si la première est riche d’une histoire millénaire, qui tente d’emprunter la voix de la civilisation, la deuxième relève d’une demi-vérité qui tente d’empêcher cette civilisation d’émerger.
Le livre du concepteur de la sélection naturelle L’origine des espèces de Darwin constate que la violence dominait la nature sauvage et onze ans après, en 1871, il écrit La filiation de l’Homme dans lequel il montre l’évolution où la force cède crescendo la place aux gestes de protection du plus fort envers le plus faible et la nécessité d’inscrire phylogénétiquement l’Homme au sein de la vie animale.
Les Etats-Unis ont parfois censuré, parfois interdit La filiation de l’Homme de Charles Darwin tout en encourageant le «darwinisme social» qui reprend la première publication comme la thèse définitive du biologiste. Ils font croire que la «sélection naturelle» n’a pas évolué pour nier l’origine commune des espèces. C’est sur la base de cette ignorance qu’ils collent leur système politique à celui de la nature pour neutraliser toute alternative, délégitimant aux yeux des citoyens toute revendication au changement.
S. K.
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