Ce sera trop tard
Par Aziz Ghedia – L’heure est grave, mais on ne semble pas s’en rendre compte. Malgré l’annonce par les pouvoirs publics d’une période de confinement qui a débuté ce dimanche, pour limiter les dégâts de cette «corona-infection», beaucoup de jeunes Algériens font fi de cette mesure de sécurité et continuent à se promener nonchalamment ou à se regrouper sur le trottoir et à se passer allègrement, l’un l’autre, la même clope. Belle façon de chopper le méchant virus et de le transmette ensuite à tout le voisinage immédiat et à la famille.
Il va sans dira que notre population, presque dans son ensemble, du fait de l’ignorance ou du manque de conscience, est indisciplinée. Voilà pourquoi cette politique du confinement, pratiquée partout ailleurs, car il n’y a pas autre chose à faire devant cette menace pandémique, risque d’échouer dans notre pays.
On prend les choses à la légère.
Inversion des valeurs oblige, le médecin n’est plus considéré dans notre société. Il a beau expliquer les modalités de la transmission du virus, il a beau étaler ses connaissances médicales, la réponse qu’on lui oppose est celle-ci : «Vous n’avez pas la science infuse !» Sa parole n’est plus écoutée. De guerre lasse, il finit par baisser les bras. Plus grave que cela, il se retire, se confine, se barricade chez lui, laissant le terrain libre non seulement au coronavirus mais aussi à toutes les infections, toutes les pathologies bénignes ou malignes, d’autant plus que les informations véhiculées par les médias audiovisuels des pays voisins (Italie, France, etc.) font état d’une hécatombe provoquée par cette épidémie de coronavirus au sein du personnel médical.
Faut-il, dans ce cas, avoir recours à une autre solution beaucoup plus extrême ? Faut-il demander et même exiger, dans l’intérêt de tous, des tenants du pouvoir actuels d’annoncer l’état d’urgence sanitaire et de mobiliser policiers, gendarmes et militaires ?
Je ne suis pas alarmiste. Je ne suis pas catastrophiste. Je ne l’ai jamais été. Bien au contraire, dès le début de cette épidémie, j’ai tenu un discours apaisant et rassurant, tout en étant très conscient que la situation pouvait prendre, du jour au lendemain, des proportions alarmantes du fait de la spécificité du virus et de son mode de contamination se manifestant par une courbe à ascension exponentielle dans les premiers pays où cette infection a commencé.
A. G.
Comment (36)