Tabbou victime d’un pic de tension et d’une paralysie faciale en plein procès
Par Mounir Serraï – L’état de santé de l’homme politique Karim Tabbou serait «inquiétant», selon ses avocats. Le coordinateur de l’Union démocratique et sociale (UDS), qui devrait quitter la prison de Koléa ce 26 mars, aurait eu un pic de tension aujourd’hui à la Cour d’Alger, alors que le juge a maintenu le procès en appel sans ses avocats. L’avocat Abdelghani Badi, qui dit avoir constaté la programmation de l’affaire de Karim Tabbou par hasard, affirme que ce dernier avait eu un choc et était pris de convulsions, en pleine audience, avant qu’il ne soit transféré en urgence à l’infirmerie. Malgré cela, dénonce cet avocat, le juge veut «maintenir le procès» alors que les avocats du détenu n’ont pas été informés.
Pour Me Badi, c’est un précédent grave dans la justice algérienne. Cet avocat dénonce ainsi «un acharnement contre ce détenu politique, injustement condamné dans une première affaire à deux ans de prison dont six mois ferme». La famille et les proches de Tabbou se préparaient à l’accueillir demain. Des appels à éviter tout regroupement à cause du coronavirus ont été lancés par les membres de sa famille.
Poursuivi dans une deuxième affaire pour «atteinte au moral des troupes de l’armée», Karim Tabbou devait donc retrouver sa liberté en attendant le deuxième procès programmé au départ pour le lundi 23 mars avant d’être renvoyé au 6 avril, à la demande du collectif des avocats de la défense.
Cette affaire suscite la colère et l’indignation sur les réseaux sociaux qui dénoncent un pouvoir qui saisit la conjoncture sanitaire particulière et ce qu’elle impose comme mesures de confinement pour régler ses comptes avec des opposants politiques.
M. S.
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