Deux clans des services se livrent une guerre par youtubeurs interposés
Par Abdelkader S. – Telles des mégères, de jeunes youtubeurs se crêpent le chignon sur Internet, se menaçant les uns les autres de divulguer des secrets liés à leurs mœurs et s’accusant mutuellement d’homosexualité et de débauche. D’un niveau qui rase les pâquerettes, ces intervenants, réguliers sur Facebook et YouTube, ont le fil à la patte mais nient tous être téléguidés par les officines secrètes qui les alimentent en renseignements, en photos, en vidéos et autres potins sur la vie privée des cibles à abattre.
Les premiers à avoir été recrutés pour effectuer la sale besogne sont quelques Algériens exilés en France ou en Grande-Bretagne, qui sont devenus, par la force des choses et à force de révéler des «secrets» croustillants dont raffolent les internautes crédules, des symboles du Hirak, les manifestants criant leur nom à chacune de leurs marches et se prenant en photo en leur compagnie comme un fan jubilerait à la rencontre de son idole. Ces youtubeurs ont constitué une redoutable machine de propagande grâce à l’aide d’éléments au sein même des services secrets opposés au système mais qui, par obligation de réserve, ne peuvent s’exprimer sur les travers qu’ils constatent au sein de celui-ci.
Cet état de fait est confirmé par des sources qui ont révélé les noms des officiers des services qui alimentent ces intervenants en informations et qui se servent d’eux pour dénoncer des responsables militaires et civils impliqués dans la corruption et la prévarication.
A l’opposé, de nouveaux youtubeurs ont été enrôlés pour répondre aux premiers en s’adonnant aux mêmes pratiques et en utilisant le même langage populiste pour atteindre le plus grand nombre. Insultes, menaces, mises en garde, délation, vulgarités et calomnie sont les maîtres-mots de ces activistes d’un nouveau genre, qui sont le reflet du niveau des services spéciaux actuels, placés par Gaïd-Salah entre les mains de néophytes qui ne maîtrisent rien au métier du renseignement, après avoir vidé l’ex-DRS de ses compétences pour les remplacer par de hauts gradés choisis sur la base de la loyauté à l’ancien chef d’état-major de l’armée qui avait placé sous sa férule l’ensemble des structures du ministère de la Défense nationale.
A. S.
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