La gestion catastrophique de la crise du coronavirus va radicaliser le Hirak
Par Kamel M. – Les observateurs convergent sur le fait que la gestion catastrophique de la grave épidémie du coronavirus par les autorités va accentuer la colère des citoyens et, du coup, radicaliser le Hirak dès la fin de la crise sanitaire. Ce constat est confirmé par les nombreuses réactions sur les réseaux sociaux d’Algériens confinés qui multiplient les mises en garde contre le manque de moyens de subsistance, en raison des mesures prises par le gouvernement à la hâte sans avoir, au préalable, préparé la population et mis en place un plan pour gérer cette situation inédite.
A Blida, première wilaya à être ostracisée et isolée complètement du reste du pays, les habitants crient au secours et alertent sur un risque de famine suite à la fermeture forcée de tous les commerces alimentaires et de la pénurie. Des citoyens affirment que les services de sécurité mobilisés dans la région interdisent aux citoyens confinés de sortir de chez eux-mêmes pour acheter les produits de première nécessité, «quand bien même il n’y a aucune chance de trouver un commerce ouvert», s’est plaint un internaute.
Un groupe de chefs de quartier ont lancé un appel, hier, aux plus hautes autorités pour qu’elles lèvent ce qu’ils qualifient de blocus pour permettre d’alimenter la wilaya en nourriture et en détergents. «Ce n’est pas à nous, simples citoyens, de procéder à la désinfection des rues, mais à l’Etat», ont-ils dénoncé dans un enregistrement vidéo collectif. Un des intervenants portait un gilet jaune frappé du mot «Hirak» de façon ostensible, comme pour signifier au pouvoir que si des mesures n’étaient pas prises rapidement pour sauver la population du désastre, ces jeunes n’hésiteraient pas à braver les interdits et prendre les choses en main, à leur manière.
Le pouvoir ne sortira pas indemne de cette grave crise sanitaire, notent les observateurs. A la perte totale de confiance chez les citoyens qui ne croient même pas aux chiffres avancés par les instances officielles habilitées – ministère de la Santé, Institut Pasteur, etc. – s’ajoute désormais un sentiment d’abandon prémédité qui fait dire à de nombreux Algériens que les quinze médecins chinois dépêchés via un vol spécial de la compagnie aérienne nationale sont là pour soigner les hauts dignitaires du régime.
C’est dire le fossé qui sépare les tenants du pouvoir usurpé et l’écrasante majorité d’une population désabusée et livrée à la rumeur, à la démagogie et au charlatanisme.
K. M.
Comment (50)