Le non-respect des gestes barrières par Djerad à Blida provoque une polémique
Par Houari A. – Les internautes n’ont pas manqué de constater le non-respect des gestes barrières par le Premier ministre, les membres de la délégation et les envoyés spéciaux des chaînes privées qui l’accompagnaient lors de sa visite à l’hôpital de Blida. D’aucuns auront remarqué qu’Abdelaziz Djerad a baissé son masque de protection pour prononcer une allocution face à des micros dont seuls deux étaient protégés par un film transparent. Derrière lui, des responsables portaient le masque d’une façon incorrecte, ce qui les rendait inefficaces.
Le Premier ministre a commis une autre erreur grave en portant ses mains gantées à sa bouche, rituel qui suit la lecture du premier verset du Coran, la Fâtiha, prenant ainsi un grand risque de contamination par le coronavirus dont une des particularités est son inoculation par les voies respiratoires et les yeux.
Des sources médicales sollicitées par Algeriepatriotique ont fait remarquer qu’il y avait peu de chance que des personnes présentes lors de cette rencontre au cœur du foyer de l’épidémie en Algérie n’aient pas été contaminées lors de ce déplacement visiblement mal préparé. Abdelaziz Djerad a-t-il été mal conseillé, y a-t-il eu négligence ou les autorités sont-elles elles-mêmes sceptiques quant à la dangerosité du Covid-19 et à sa contagiosité extrêmement élevée qui a provoqué une panique générale dans le monde entier ? Difficile de le savoir. Ce qui est sûr, selon nos sources, c’est que la sortie du Premier ministre risque d’avoir un effet contraire, en encourageant les citoyens à baisser la garde et à minimiser les risques après ce qu’ils ont vu à l’hôpital de Blida qui, pourtant, compte le plus grand nombre de malades.
Abdelaziz Djerad s’est rendu dans l’épicentre de l’épidémie suite aux nombreuses complaintes des habitants de la Mitidja qui se disent abandonnés par les autorités. Le gouvernement devait répondre à une virulente campagne sur les réseaux sociaux. Les internautes accusent le pouvoir d’imposer non pas un confinement mais un blocus contre les citoyens ce cette région du pays, située à quelques encablures de la capitale. Une campagne qui a donné lieu à un mouvement de solidarité nationale mais qui, surtout, augurait un retour à la contestation dès ce vendredi en dépit de l’épidémie. «Enfermés ou dehors, de toute façon nous sommes comme des morts-vivants», se sont, en effet, indignés des jeunes qui ont sommé le pouvoir d’alimenter la wilaya confinée en denrées alimentaires de première nécessité, sinon «advienne que pourra».
Une menace entendue en haut lieu puisque des camions remplis de ravitaillement ont démarré de Biskra quelques heures à peine après l’avertissement.
H. A.
Comment (59)