Qui a ordonné le transfert du journaliste Khaled Drareni à la prison de Koléa ?
Par Mounir Serraï – Le journaliste Khaled Drareni, mis en détention provisoire, a été transféré aujourd’hui de la prison d’El-Harrach vers la prison de Koléa, où se trouve l’homme politique Karim Tabbou en isolement total. Un transfert qui suscite des interrogations. Selon l’un de ses avocats, Me Nassima Rezazgui, cette décision «est venue d’en haut». D’où exactement ? Elle ne le sait pas. Poursuivi pour «incitation à attroupement non armé» et «atteinte à l’unité nationale», Khaled Drareni a été, après une garde à vue de trois jours, mis sous contrôle judiciaire par le juge d’instruction du tribunal de Sidi M’hamed.
Mais à la surprise générale, il apprend le 25 mars dernier, par le biais de ses avocats, qu’après l’appel du parquet le juge décide de le placer en détention provisoire. C’est ainsi que Khaled Drareni a été interpellé et présenté à nouveau devant le juge pour lui signifier la nouvelle décision d’emprisonnement jusqu’à la tenue de son procès qui n’est pas encore programmé.
Khaled Drareni a fait l’objet de plusieurs interpellations à cause de sa couverture du Hirak et la publication sur ses pages Fcebook et Twitter d’images et de vidéos relatives à des scènes de violence contre des hirakistes pacifiques.
Khaled Drareni n’est pas le seul journaliste à se retrouver en prison. Avant lui, Sofiane Merrakchi et Belkacem Djir ont été arrêtés et mis en détention provisoire. Le premier pour «incitation à attroupement» à travers la chaîne de télévision El-Mayadine. Le second a été mis en détention provisoire le 16 juillet dernier pour des raisons qui demeurent inconnues du grand public.
Il est à rappeler que le ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati, a totalement nié l’existence de journalistes en prison, arguant que ceux qui se trouvent en prison le sont pour des affaires de droit commun.
M. S.
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