Deux médecins français veulent faire des Africains des rats de laboratoire
Par Mrizek Sahraoui – Certains «éminents» spécialistes français, censés être en première ligne pour arrêter le bilan macabre des victimes dues au Covid-19, rivalisent à l’envi, sur les plateaux de télévision bien sûr, en formules à l’emporte-pièce, certaines franchissant allègrement la limite du racisme. Ce jeudi, sur un plateau de la chaîne française LCI, un échange sur un vaccin contre le Covid-19, largement condamné, entre Camille Locht, directeur de recherche à l’Inserm, et Jean-Paul Mira, chef de service de l’hôpital Cochin, a scandalisé et suscité de vives réactions tant sur la Toile que des côtés de la société civile et politique.
«Si je peux être provocateur, est-ce qu’on ne devrait pas faire cette étude en Afrique, où il n’y a pas de masques, pas de traitements, pas de réanimation ? Un peu comme c’est fait d’ailleurs pour certaines études sur le sida. Chez les prostituées, on essaye des choses parce qu’on sait qu’elles sont hautement exposées et qu’elles ne se protègent pas», a proposé sans-gêne Jean-Paul Mira à son collègue qui répond posément : «Vous avez raison.» Faut-il préciser que ce scandaleux bavardage a lieu au moment où les médecins, les vrais, et les petites mains des personnels hospitaliers, en grève depuis presque une année pour réclamer davantage de moyens pour l’hôpital public, sont sur le terrain et font face à l’hécatombe ? 471 personnes sont décédées ces dernières 24 heures, selon le directeur général de la Santé.
Si les condamnations de ces propos abjects et les indignations sont unanimes, côté officiel, en revanche, aucune réaction n’est venue, notamment du ministre de la Santé, probablement occupé à faire les commandes de masques, un moyen de survie qui fait défaut en France, la 6e puissance économique mondiale, la deuxième en Europe.
C’est quand même extraordinaire. Au moment où le peuple dresse, chaque matin, le bilan macabre de la veille et enterre les morts dus au Covid-19, des spécialistes se bousculent dans les couloirs des chaînes d’information en continu pour débiter des âneries. La place d’un médecin est aux côtés des patients, de plus en plus nombreux malgré le confinement décidé voilà presque trois semaines maintenant par le gouvernement qui, par la voix du ministre de l’Intérieur, s’enorgueillit d’avoir effectué des millions de contrôles et dressé des centaines de milliers de procès-verbaux à l’encontre des personnes qui ne respectent pas le confinement.
Après un tel constat effroyable, la question sur le rôle de l’Etat et des pouvoirs publics auquel s’ajoute celui de tous les spécialistes, censés protéger les populations, coule de source. En ces temps de crise sanitaire mondiale qui présente une grande similitude avec la grippe espagnole, la pandémie qui a fait, entre 1918 et 1919, de 20 à 50 millions de morts selon l’Institut Pasteur, et peut-être jusqu’à 100 millions selon certaines réévaluations récentes, le rôle de l’Etat est-il de sévir ou d’assurer la sécurité sanitaire des citoyens ; celui des spécialistes de trouver les remèdes au mystérieux virus qui fait des ravages dans le monde ou de prendre les populations africaines pour des rats servant de cobayes à leurs expériences ?
M. S.
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