Le Dr Aziz Ghedia répond à ceux qui ont critiqué sa position sur le confinement
Par Dr Aziz Ghedia – Ma dernière tribune sur Algeriepatriotique concernant le confinement prôné par les pouvoirs publics en Algérie durant cette crise sanitaire de pandémie du Covid-19 a soulevé l’ire de nombreux internautes. Pourtant, ma position, en tant que médecin qui se trouve quotidiennement sur la ligne de front, était claire. Au risque de me répéter, le confinement tel qu’il est observé actuellement par nos concitoyens a peu de chance de rompre la chaîne de transmission de ce coronavirus. Même partiel, un confinement se doit d’être respecté de façon rigoureuse. Ou alors cela ne vaut pas la peine.
Force est d’admettre que dans ce genre de situation, «la loi du tout ou rien» est la seule capable de mettre un frein à la propagation du virus ou l’inverse, c’est-à-dire que l’inobservance des mesures de sécurité et donc du confinement permettra au virus d’aller là où il veut. Or, ce que l’on voit, un peu partout dans nos villes et villages, ces rassemblements de jeunes et de moins jeunes au bas des immeubles, ces bousculades monstres pour la distribution de la semoule, pour ne prendre que cet exemple, n’est pas de nature à briser la fameuse chaîne de transmission virale. Loin s’en faut. Que l’on ne me contredise surtout pas là-dessus. Le confinement dans ces conditions-là ne rime à rien. Ce n’est qu’un leurre, une fausse assurance qui risque de nous coûter cher. Ceci, sans parler du couvre-feu décidé par les plus hautes autorités du pays comme si on était en guerre. Cela a d’ailleurs fait réagir les réseaux sociaux d’une manière on ne peut plus ironique : «Se pourrait-il que le virus ne terrasse que la nuit ?», se demandent les commentateurs non sans sarcasme.
De mon point de vue, ce malentendu résulte certainement d’une mauvaise interprétation du contenu de mon article par certains qui, pour des raisons incompréhensibles, ont travesti le sens originel de mon message.
En tout cas, le malentendu est tel que, pour apaiser les esprits des uns et des autres, je me sens encore interpellé pour donner plus de clarifications.
Dans ma contribution, je faisais allusion à une étude de prospective réalisée par un panel de professeurs du CHU de Blida. Les chiffres avancés dans cette étude donnaient froid dans le dos : 48 000 morts du Covid-19 à l’échelle nationale ! Or, dans les faits, depuis l’apparition du premier cas dans cette ville, le 22 février, si mes souvenirs sont bons, à ce jour, on ne recense qu’un peu plus de 150 morts dans tout le pays. Ce sont ces chiffres-là qui m’avaient parus largement exagérés.
En tenant compte du fait que l’évolution de cette infection virale se fait de façon exponentielle, je ne vois pas, personnellement, comment on atteindrait ce chiffre dans si peu de temps puisque, de toutes les façons, avec l’arrivée de l’été et donc des grandes chaleurs, le virus s’éteindra de lui-même. De plus, à un moment donné, une fois qu’on aura retrouvé ses esprits, il faudra bien faire la part des choses entre ceux qui auront succombé à la suite du Covid-19 et les autres, car il faut bien admettre que même la grippe saisonnière fait parfois des ravages.
A. G.
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